Ouverture dans le désordre en vue en Europe, rechute du pétrole
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVpar Marc Angrand
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en ordre dispersé jeudi pour la dernière séance du trimestre, tandis que les cours du pétrole rechutent et que les interrogations persistent sur l’évolution de la situation militaire en Ukraine et les intentions de la Russie.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 0,19% pour le CAC 40 à Paris mais une progression de 0,59% pour le Dax à Francfort et de 0,36% pour l’EuroStoxx 50 alors que le FTSE 100 à Londres devrait débuter proche de l’équilibre.
L’administration Biden envisage de puiser 180 millions de barils de pétrole dans les réserves stratégiques des Etats-Unis au cours des prochains, a-t-on appris de quatre sources américaines, dans le but de faire baisser les prix à la pompe après l’envolée des dernières semaines provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cette initiative susceptible d’apaiser au moins un temps les craintes liées à l’envolée des prix de l’énergie à l’échelle mondiale relègue momentanément au second plan le regain d’inquiétude suscité par la situation militaire en Ukraine, où le président Volodimir Zelensky a évoqué le risque d’une nouvelle offensive russe dans l’est.
« Les investisseurs ne constatent pas dans les actes une désescalade du conflit bien que des signaux positifs aient été envoyés ces derniers jours », constate Saxo Banque dans sa note quotidienne.
Les préoccupations liées à la conjoncture économique pourraient aussi inciter à la prudence: les indices PMI officiels chinois montrent une contraction de l’activité en mars dans le secteur manufacturier comme dans celui des services, un double recul qui n’avait plus été observé depuis février 2020.
En Allemagne, les ventes au détail ont augmenté de 0,3% seulement en février alors que le consensus Reuters tablait sur une hausse de 0,5%.
À l’agenda du jour figurent aussi, entre autres, la première estimation de l’inflation en France, les chiffres des revenus et dépenses des ménages américains et les inscriptions au chômage aux Etats-Unis, à la veille du rapport mensuel sur l’emploi.
Cette séance est la dernière d’un trimestre qui devrait se solder, pour les principaux indices européens, par le recul le plus marqué depuis le début 2020: le CAC 40 accuse un repli de 5,75% et le Stoxx 600 une baisse de 5,66% depuis le 1er janvier.
PÉTROLE
Les cours du brut rechutent dans l’attente de l’annonce par Joe Biden d’un recours accru aux réserves stratégiques américaines.
Le Brent abandonne 3,62% à 109,34 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 5,13% à 102,29 dollars.
Le marché attend aussi les conclusions de la réunion de l’Opep+ prévue dans la journée.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini dans le rouge mercredi, le Dow Jones et le S&P-500 voyant s’interrompre une série de quatre séances dans le vert, alors que les récents signes d’une avancée dans les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine se sont atténués.
L’indice Dow Jones a cédé 0,19%, ou 65,38 points, à 35.228,81, le Standard & Poor’s 500 a perdu 29,15 points, soit 0,63%, à 4.602,45 et le Nasdaq Composite a reculé de 177,36 points (-1,21%) à 14.442,28.
Contrairement à la veille, le secteur de l’énergie a été le plus performant des principaux secteurs du S&P-500 avec une hausse de 1,17%.
En dépit d’un rebond de plus de 5% en mars, le S&P-500 est sur la voie de sa première baisse trimestrielle depuis le début de l’année 2020.
Les contrats à terme sur les principaux indices suggèrent pour l’instant une ouverture en légère hausse.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a fini en baisse de 0,73% sur des prises de bénéfice avant la clôture de l’exercice fiscal japonais. Il affiche une hausse de 4,88% en mars, sa meilleure performance mensuelle depuis novembre 2020, mais un repli de 3,37% depuis le début de l’année.
En Chine, les chiffres des PMI officiels pèsent sur la tendance: le SSE Composite de Shanghai cède 0,31% et le CSI 300 0,6%.
À Hong Kong, le Hang Seng recule de 1,08% avec les valeurs technologiques, de nouveau affectées par les craintes d’un retrait forcé de plusieurs grands groupes de la cote américaine. Baidu abandonne ainsi 1,76%.
TAUX
Les rendements des bons du Trésor américain poursuivent le mouvement de baisse observé depuis lundi après la phase de hausse rapide liée aux anticipations de remontée des taux de la Réserve fédérale: le dix ans revient à 2,3416% et le deux ans à 2,2983%.
L’écart entre les deux avoisine ainsi quatre points de base après la brève inversion observée en séance mardi, considérée comme le signal d’un risque accru de récession.
Le dix ans allemand recule légèrement dans les premiers échanges à 0,66%.
CHANGES
L’euro se maintient au-dessus de 1,1150 dollar, au plus haut depuis un mois, après avoir repris 1,6% sur les deux dernières séances grâce aux espoirs d’un tournant dans le conflit en Ukraine.
La vigueur retrouvée de la monnaie unique n’empêche pas l' »indice dollar », qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence de progresser de 0,04%. Ce dernier affiche un gain d’environ 2% sur l’ensemble du premier trimestre.
(édité par Nicolas Delame)