Michelin remporte une manche dans son litige avec l’UE sur des soupçons d’entente
par Foo Yun Chee
BRUXELLES (Reuters) – Michelin a remporté mercredi une victoire partielle contre l’Union européenne (UE)concernant les perquisitions réalisées l’année dernière dans ses bureaux, la Commission européenne soupçonnant des pratiques anticoncurrentielles entre fabriquants de pneus.
Cette décision pourrait réduire la portée de l’enquête de la Commission et les amendes potentielles.
La deuxième plus haute juridiction européenne a déclaré que le régulateur européen en matière de concurrence ne pouvait pas utiliser des documents saisis concernant une certaine période, car ils ne disposaient pas de suffisamment d’indices qu’une entente présumée sur les prix a eu lieu à ces dates.
Le tribunal n’a pas précisé de quand à quand s’étalait cette période, pas plus que la Commission européenne dans sa déclaration de 2024 annonçant les perquisitions.
Michelin n’a pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires envoyées par courrier électronique. La Commission a déclaré qu’elle étudierait l’arrêt et réfléchirait aux éventuelles mesures à prendre.
« L’arrêt confirme que la décision d’inspection n’était ni arbitraire ni disproportionnée par rapport à l’infraction présumée au cours de la période principale. Les inspections effectuées dans d’autres locaux n’ont été ni contestées ni annulées », a déclaré un porte-parole de la Commission.
ENTENTES
Michelin, ainsi que l’Italien Pirelli, l’Allemand Continental et le Finlandais Nokian Tyres font partie d’un groupe de fabricants de pneus perquisitionnés en janvier 2024 par la Commission européenne, qui les soupçonnait d’avoir enfreint les règles de l’UE sur les ententes entre entreprises.
Les perquisitions ont visé les bureaux des entreprises et plusieurs cadres, tandis que les régulateurs ont également copié le contenu d’ordinateurs, de téléphones et de tablettes.
L’enquête est en cours et prendra probablement des années avant d’aboutir. Dans l’Union européenne, les amendes pour entente peuvent s’élever jusqu’à 10% du chiffre d’affaires annuel mondial d’une entreprise.
La riposte de Michelin illustre la volonté croissante de défier les régulateurs européens. En février, le fabricant américain de puces Nvidia a intenté une action en justice à leur encontre, estimant qu’ils avaient outrepassé leurs pouvoirs en matière de fusion lors de l’acquisition de la startup Run:ai. Le géant californien avait déjà obtenu l’accord de l’UE pour l’opération.
La Brasserie Nationale, la plus grande brasserie du Luxembourg, a perdu en juillet un recours en justice contre la Commission européenne. Le tribunal européen a jugé que la Commission avait bien le droit d’examiner son projet d’acquisition du distributeur de boissons en gros Boissons Heintz.
Dans son propre dossier, Michelin arguait que les régulateurs européens ne justifiaient pas leurs perquisitions.
Le tribunal a partiellement donné raison au fabricant de pneus, estimant que la Commission ne disposait d' »indices suffisamment sérieux » d’une entente présumée que pour la période dite principale, mais pas pour la période antérieure visée dans la décision attaquée. Cette dernière doit donc être « partiellement annulée », ont déclaré les juges.
Michelin et la Commission peuvent contester la décision devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).
Le nom du dossier est T-188/24 Compagnie générale des établissements Michelin/Commission.
(Reportage Foo Yun Chee ; version française Florence Loève, édité par Kate Entringer)
Faites un don maintenant pour nous aider à poursuivre notre mission !
Les chrétiens protestants et évangéliques ont longtemps sous-estimé le pouvoir des médias. Les récentes polémiques concernant des reportages à charge contre les plus grandes églises évangéliques françaises posent la question des intentions des patrons des médias, de ces milliardaires qui ont surinvesti ce champ de bataille idéologique.
Ne perdons pas la bataille idéologique
Les achats de médias par des milliardaires ne sont pas toujours motivés par la rentabilité financière, mais plutôt par des intérêts idéologiques. Ils achètent les médias pour influencer l'opinion publique, mener des batailles culturelles et maintenir leur pouvoir économique et social.Les évangéliques pris pour cible
L’influence grandissante des évangéliques gêne certains patrons des médias qui, disons-le, sont engagés dans des loges ou des sectes pernicieuses. Très puissante aux États-Unis, où de nombreuses personnalités ont renoncé à l'occultisme et à la débauche pour se convertir à la foi évangélique, la percée de cette frange chrétienne de plus en plus présente en France fait trembler le monde des ténèbres.Faire contrepoids
A l'heure actuelle, les chaînes d’info font l’agenda, nourrissent les réseaux sociaux, orientent les débats publics. Le Journal Chrétien et sa chaîne Chrétiens TV veulent aller sur leur terrain en investissant la sphère politique et médiatique pour y proposer une autre hiérarchie de l’information. Il est question de mener la bataille culturelle pour faire contrepoids aux groupes de médias hostiles aux Evangéliques.A quoi serviront vos dons ?
Nous avons l’ambition de développer une plateforme de médias suffisamment compétitive. Vos dons nous permettront de créer des émissions chrétiennes de qualité, de réaliser plus d’investigation, de reportages et d’enquêtes de terrain, d'organiser des débats sur des sujets de société, et de recruter du personnel compétent.Il nous faudra également développer davantage notre présence sur le terrain, produire plus de reportages, investir dans du matériel.
Le Journal Chrétien est un média libre, indépendant, sans publicité, accessible à tous grâce à la fidélité et à la générosité de ses lecteurs.
Votre don (défiscalisable à 66%), petit ou grand, est plus qu’un geste. C’est un acte militant et chrétien !

