Michelin plus pessimiste pour 2024 à cause du marché, le cash flow résiste
SOUTENEZ NOTRE MEDIA EN FAISANT UN DON ICIPARIS (Reuters) -Michelin a abaissé mercredi sa prévision de résultat annuel pour tenir compte du ralentissement plus marqué que prévu du marché automobile au troisième trimestre, mais relevé son objectif de free cash flow pour 2024.
Le fabricant de pneumatiques, qui a vu ses ventes nettes reculer de 3,4% sur les neuf premiers mois de l’année à taux de changes constants – et de 4,2% à 6,77 milliards d’euros sur le seul troisième trimestre – vise désormais un résultat opérationnel des secteurs de l’ordre de 3,4 milliards d’euros à changes constants en 2024, contre plus de 3,5 milliards attendus précédemment.
Le chiffre d’affaires du trimestre écoulé est par ailleurs légèrement inférieur au consensus d’analystes compilé par Michelin, qui donnait 6,82 milliards d’euros.
Depuis plusieurs semaines les avertissements se succèdent dans le secteur automobile.
En revanche, Michelin a relevé son objectif de cash-flow libre avant acquisitions, prévu maintenant à plus de 1,7 milliard d’euros contre une prévision précédente à plus de 1,5 milliard.
« Un indicateur se dégrade légèrement par rapport à notre guidance précédente, l’autre s’améliore », a résumé le directeur financier Yves Chapot au cours d’une téléconférence avec les analystes. Il a expliqué cette amélioration envisagée pour le free cash flow par une meilleure gestion du besoin en fonds de roulement et des stocks, ainsi que par une baisse des frais financiers et des taux d’intérêt.
« Notre stratégie continue de produire ses effets positifs, la résilience de notre groupe se renforce. Néanmoins, depuis plusieurs mois Michelin doit faire face à des facteurs conjoncturels négatifs de plus en plus intenses, qu’ils soient économiques, climatiques ou géopolitiques », a déclaré le directeur général du groupe Florent Ménégaux, cité dans un communiqué.
« Ces derniers impactent fortement la plupart de nos marchés, notamment en Première Monte. Cela se traduit par une baisse significative de nos volumes de vente et une réduction de l’activité de nos usines », a-t-il ajouté.
Fort de son positionnement plus haut de gamme que certains concurrents, Michelin est parvenu à améliorer son prix-mix de 2,9% au troisième trimestre, insuffisant toutefois face à un effet volume négatif de -7,1%.
Le groupe a confirmé ses prévisions incertaines de volumes de marché pour les voitures et les utilitaires en 2024 (entre -2% et +2%), mais abaissé son estimation pour le marché des pneus de spécialités – mines, agriculture, deux-roues et avions – désormais attendu entre -5% et -1% sur l’année, contre une prévision précédente de -4% à zéro.
Au total, Michelin attend des volumes de ventes compris entre -6% et -4% sur l’ensemble de l’année contre une fourchette précédente de -5%/-2%.
(Reportage Gilles Guillaume, édité par Augustin Turpin et Kate Entringer)
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