L’Union européenne rejette le coup de force au Gabon
par David Latona et Andrew Gray
TOLÈDE, Espagne (Reuters) – L’Union européenne « rejette toute prise de pouvoir par la force au Gabon » même si le processus électoral dans le pays a été entaché d’irrégularités, a déclaré jeudi le porte-parole de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à l’issue d’une réunion à Tolède des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept.
Des militaires ont annoncé mercredi avoir pris le pouvoir à Libreville et placé sous résidence surveillée le président Ali Bongo, quelques instants après l’annonce de sa réélection pour un troisième mandat.
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Si « l’UE partage les vives préoccupations sur la façon dont le processus électoral, qui a précédé le coup militaire, a été organisé et s’est déroulé », a déclaré Josep Borrell, « un dialogue inclusif et substantiel assurant que l’État de droit et les droits de l’homme sont respectés, et non la force, sont la manière d’assurer que la volonté, telle qu’exprimée par le peuple gabonais, soit respectée », a-t-il dit.
« Les défis auxquels le Gabon est confronté doivent trouver leur solution en respectant les principes de l’État de droit, de l’ordre constitutionnel et de la démocratie. La paix et la prospérité du pays, ainsi que la stabilité régionale, en dépendent », a encore souligné le Haut Représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Devant la presse en début de journée, Josep Borrell avait estimé que l’élection présidentielle de samedi dernier au Gabon avait été entachée d’irrégularités.
« Il existe des coups d’État militaires et des coups d’État institutionnels qui ne nécessitent pas de recourir aux armes », avait-il relevé.
La principale alliance d’opposition gabonaise a demandé jeudi à la junte de mener le processus électoral à son terme en achevant le décompte des bulletins de vote.
Avant la réunion de Tolède, Josep Borrell avait déclaré que l’UE « progressait » dans l’élaboration d’un cadre juridique entourant des sanctions contre la junte militaire ayant pris le pouvoir au Niger, et que les ministres en discuteraient jeudi.
Bien que l’UE et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) aient déjà imposé des sanctions économiques et politiques après le coup d’Etat du 26 juillet à Niamey, la mise en place d’un cadre juridique permettrait à l’UE de cibler des individus et des organisations.
(Reportage David Latona et Andrew Gray; version française Camille Raynaud et Jean-Stéphane Brosse)
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