L’UE veut redoubler d’efforts pour remplacer les livraisons de gaz russes, selon un document
par Kate Abnett et Jan Strupczewski
BRUXELLES (Reuters) – Les Etats membres de l’Union européenne (UE) souhaitent conclure davantage d’accords sur le gaz en tirant parti de leur pouvoir de négociation collectif pour remplacer les approvisionnements russes, montre l’ébauche des conclusions du sommet européen de Bruxelles.
Le document, consulté par Reuters, indique que l’UE devrait rapidement se lancer dans l’achat groupé de gaz, une proposition suggérée par la Commission l’année dernière pour constituer des réserves stratégiques.
Les pays européens devraient parallèlement accélérer les discussions avec des fournisseurs fiables « pour garantir l’approvisionnement en gaz en vue de l’hiver 2023/2024 en vue de conclure des contrats à long terme », peut-on lire dans le document, susceptible d’être modifié avant l’approbation des dirigeants des Vingt-Sept, qui se réunissent jeudi et vendredi.
La Russie, qui était le premier fournisseur de gaz de l’Europe avant la guerre en Ukraine, a depuis interrompu la majorité de ses livraisons européennes, faisant grimper les prix de l’énergie et poussant les pays de l’UE à chercher à sécuriser des livraisons supplémentaires auprès de l’Algérie, de la Norvège et des Etats-Unis.
Bruxelles a déclaré que la majorité des approvisionnements russes devraient être compensés par des énergies renouvelables produites localement et par des économies d’énergie dans le but de respecter les objectifs en matière de changement climatique.
L’UE négocie actuellement une proposition de loi qui interdirait aux pays de conclure des contrats d’importation de gaz émetteurs de dioxyde de carbone au-delà de 2049, afin d’éviter que ces contrats ne viennent contrecarrer l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.
L’Union s’est engagée à réduire ses émissions nettes de 55% d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 1990, et à les éliminer complètement d’ici à 2050. Selon ses propres estimations, la consommation totale de gaz diminuerait ainsi de 30% d’ici 2030.
(Reportage Kate Abnett, version française Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)