L’OCDE s’attend à la croissance mondiale la plus faible en dix ans
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – L’OCDE a annoncé jeudi s’attendre à une croissance économique mondiale la plus faible depuis la crise financière de 2008/2009 et appelle les gouvernements à prendre des orientations politiques claires pour répondre aux défis contemporains qui exigent des « changements structurels ».
Dans la dernière révision de ses prévisions, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques prévoit désormais une croissance mondiale en dessous de la barre des 3%, à 2,9%, pour cette année et l’année prochaine.
Il faudra attendre 2021 pour que cette croissance atteigne de nouveau la barre des 3%, mais cette perspective ne tiendra que si les tensions commerciales actuelles, notamment entre la Chine et les Etats-Unis, sont contenues, prévient l’institution basée à Paris.
Comme en septembre dernier, l’OCDE s’inquiète des tergiversations des gouvernements face à la réponse à apporter aux défis actuels, du changement climatique à la digitalisation de leurs économies en passant par le nouvel ordre mondial qui a émergé après la chute du communisme.
« Ce serait une erreur politique de considérer ces changements comme des facteurs temporaires qui peuvent être résolus avec une politique monétaire ou fiscale », écrit Laurence Boone, chef économiste de l’OCDE dans le rapport. « En l’absence d’orientations politiques claires » sur ces défis, « l’incertitude persistera » et les perspectives de croissance en seront affectées.
Dans le détail, l’OCDE prévoit une croissance économique de 2,3% cette année – contre 2,4% prévu précédemment – aux Etats-Unis, et de 6,2% – contre 6,1% évoqué en septembre – pour la Chine. Les tensions commerciales devraient toutefois ralentir la croissance de la deuxième économie mondiale en 2020 et 2021, avec respectivement 5,7% et 5,5%.
Pour la zone euro, l’OCDE table sur une croissance de 1,2% en 2019, de 1,1% en 2020 et de 1,2% en 2021. La relance par la Banque centrale européenne (BCE) de son programme d’achat d’actifs n’aura qu’un impact limité si les pays de la zone euro ne se mobilisent pas davantage pour relancer les investissements, prévient l’institution.
Pour la France, l’OCDE reste sur ses prévisions de septembre, avec une croissance de 1,3% en 2019 et de 1,2% en 2020. En revanche, elle revoit à la hausse celles concernant le Royaume-Uni, à 1,2% en 2019 (contre 1% en septembre), 1% en 2020 (contre 0,9%) et 1,2% en 2021.
(Version française Marine Pennetier, édité par Jean-Michel Bélot)