L’Europe finit en ordre dispersé, les taux chutent encore
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé vendredi, tandis que Wall Street évoluait dans le vert à mi-séance, la tendance positive étant alimentée par une nouvelle détente dans le compartiment obligataire après des indicateurs macroéoconomiques, dont l’emploi américain, qui confortent le scénario de la fin de la remontée des taux d’intérêt.
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,19% à 7.047,5 points au lendemain d’une hausse de près de 2%. Le Footsie britannique a reculé de 0,39% après également une séance euphorique la veille. Le Dax allemand a en revanche poursuivi son rallye, engrangeant 0,3% en clôture.
L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,12%, le FTSEurofirst 300 de 0,02% et le Stoxx 600 de 0,17%.
Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 a gagné 3,71% et le Stoxx 600 3,41%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,87%, le Standard & Poor’s 500 de 1,15% et le Nasdaq de 1,41%.
Le rapport mensuel du département américain du Travail a montré vendredi que 150.000 emplois non-agricoles ont été créés en octobre alors que le consensus Reuters était de 180.000. La croissance du salaire horaire moyen s’est en outre stabilisée, à 0,2%, et sa progression en rythme annuel a décéléré, à 4,1%. Concernant l’ISM des services, son indice est tombé à un creux de cinq mois en octobre.
Aux yeux des investisseurs, ces données prouvent l’efficacité de la transmission du resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur l’économie, qui n’aurait plus d’autre choix de continuer à renoncer à un tour de vis supplémentaire comme elle l’a fait lors de ses réunions de septembre et d’octobre.
La probabilité d’un nouveau statu quo sur les taux de la Fed en décembre est ainsi passée de 83% à 90% après la publication du rapport sur l’emploi.
En zone euro, les traders estiment que la Banque centrale européenne (BCE) sera la première des grandes banques centrales a baisser ses taux directeurs face au risque de récession dans le bloc communautaire. Ils tablent avec une probabilité de plus de 80% sur une baisse du coût du crédit de 25 points de base d’ici avril.
Au Royaume-Uni, où l’activité dans le secteur s’est encore contracté en octobre, les anticipations d’une baisse des taux se sont également renforcées, avec deux réductions prévues en 2024.
VALEURS EN EUROPE
De nombreux publications d’entreprises ont animé les échanges en Europe, avec notamment à Paris Axa qui a cédé 1,22% après un chiffre d’affaires sur neuf mois sans grande surprise, tandis que Société générale (+0,85%) a profité du contexte favorable aux valeurs cycliques malgré des revenus inférieurs aux attentes au troisième trimestre.
BMW a avancé de 2,04% à la faveur d’une hausse de sa marge dans l’automobile, tandis que le danois Maersk a chuté (-16,93%) après un avertissement sur son bénéfice annuel.
TAUX
Les rendements souverains en zone euro ont poursuivi leur baisse pour la septième séance consécutive, reculant en rythme hebdomadaire à leur plus bas niveau depuis cinq mois. Le dix ans allemand a ainsi cédé en clôture 7,5 points de base, à 2,643%, et sur l’ensemble de la semaine, il a perdu 18 points, sa chute hebdomadaire la plus importante depuis le 2 juin.
Son équivalent américain de même échéance abandonne au même moment 12,4 points de base, à 4,5393% après avoir touché en séance un creux de plus de cinq semaines, à 4,84%.
CHANGES
Le dollar est tombé à un plus bas de six mois face à un panier de devises de référence après le rapport sur l’emploi américain.
L’euro se traite à 1,0737 dollar, en hausse de 1,1%, et la livre sterling à 1,238 dollar, en progression de 1,47%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers baissent sur fond de tensions géopolitiques qui reviennent au premier plan: le baril de Brent cède 1,45% à 85,59 dollars et celui du brut léger américain (WTI) 1,67% à 81,08 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Camille Raynaud)