L’Europe finit en hausse dans l’attente de l’inflation américaine
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi et Wall Street évoluait également dans le vert à mi-séance dans un contexte d’optimisme avant la publication jeudi des chiffres de l’inflation aux Etats-Unis et du coup d’envoi vendredi de la saison des résultats trimestriels des entreprises.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,8% à 6.924,19 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,4% et le Dax allemand a pris 1,17%.
L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 1,04%, le FTSEurofirst 300 de 0,38% et le Stoxx 600 de 0,38%.
« Nous avons un hiver plus doux que prévu, les risques de récession diminuent et par conséquent, il y a une perception que les choses pourraient ne pas être aussi mauvaises, et c’est ce qui fait grimper les marchés boursiers, en particulier en Europe », a déclaré Mike Hewson, analyste chez CMC Markets.
La tendance, tout en restant fragile, est également soutenue par l’espoir d’une accalmie sur les taux d’intérêt en l’absence de commentaires du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell. Le consensus Reuters prévoit en outre un ralentissement des prix à la consommation aux Etats-Unis en décembre à 6,5% sur un an.
Bank of America, JPMorgan Chase, Wells Fargo et Citigroup ouvriront par ailleurs vendredi le bal des résultats trimestriels et les investisseurs espèrent que leurs publications financières permettront de mesurer l’impact de la dégradation de la conjoncture et les perspectives économiques.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le compartiment défensif de l’immobilier (+3,08%) a fini en tête et celui de l’assurance (-1,12%) a accusé la plus forte baisse.
Le groupe immobilier Unibail-Rodamco Westfield a grimpé de 3,06%, tandis que l’assureur britannique Direct Line a plongé de 23,494% après l’annulation inattendue du dividende 2022. Ses concurrents Admiral et Aviva ont cédé respectivement 6,82% et 2,11%.
Sur le CAC 40, LVMH a avancé de 2,12% après l’annonce de la nomination de Pietro Beccari au poste de PDG de Louis Vuitton et de Delphine Arnault à la tête de Christian Dior Couture.
A Francfort, Bayer a gagné 3,61% en réaction à une information d’une prise de participation à son capital du fonds activiste Bluebell Capital Partners
Sainsbury’s a fléchi de 1,59% après l’avertissement de son directeur général sur l’évolution de la consommation.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,29%, le Standard & Poor’s 500 de 0,60% et le Nasdaq de 0,97%.
La plupart des onze principaux secteurs du S&P-500 évolue dans le vert, les hausses les plus importantes étant pour les valeurs de croissance comme Amazon et Tesla qui gagnent respectivement 4,46% et 3,20%.
Les compagnies aériennes American Airlines Group (+0,88%), Spirit Airlines (+1,89%) ou encore Delta Air Lines (+1,44%), qui avaient souffert dans les premiers échanges à Wall Street d’une suspension du trafic aérien aux Etats-Unis après une panne du système des contrôles de l’administration fédérale de l’aviation américaine (FAA), repartent à la hausse.
CHANGES
Le dollar est pratiquement stable (+0,02%) face à un panier de six devises internationales, les investisseurs étant dans l’attente des données sur l’inflation américaine.
L’euro s’affiche à 1,0736 dollar (+0,02%), proche d’un sommet de sept mois face au billet vert.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans a reculé de près de 12 points de base à 2,18%, au plus bas depuis le 19 décembre, malgré les appels en faveur de nouveaux relèvements des taux de la Banque centrale européenne (BCE). Olli Rehn, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a estimé mercredi que de fortes hausses étaient encore nécessaires lors des prochaines réunions de l’institution et HBSC a dit anticiper une nouvelle augmentation d’un demi-point de taux en zone euro en février et en mars.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans cède quatre points, à 3,57% au moment de la clôture des Bourses en Europe.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont soutenus par l’espoir d’une récession légère qui a pris le pas sur la hausse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière. L’Energy Information Administration (EIA) a indiqué que ces stocks avaient augmenté de 19,0 millions de baril, le gain hebdomadaire le plus important depuis le record de 21,6 millions en février 2021.
Le Brent avance 3,2% à 82,66 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,18% à 77,51 dollars. Les deux références du pétrole se dirigent vers leur meilleure performance sur une séance depuis le 3 janvier.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Jean Terzian)