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L’Europe finit dans le rouge, la Chine ravive l’aversion au risque

par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi et Wall Street reculait à mi-séance, les investisseurs s’éloignant des actifs risqués dans un contexte d’incertitude en Chine après les violentes manifestations du week-end contre la politique « zéro-COVID » de Pékin, ce qui fait refluer les premières matières et le pétrole dans la crainte d’une baisse de la demande.

À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,7% à 6.665,2 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,17% et le Dax allemand a cédé 1,09%.

L’indice EuroStoxx 50 a fléchi de 0,68%, le FTSEurofirst 300 de 0,54% et le Stoxx 600 de 0,65%.

Les manifestations contre les restrictions imposées à la population chinoise dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, qui ont provoqué une vague de désobéissance sans précédent en Chine au cours du week-end, se sont étendues lundi à au moins une dizaine de villes dans le monde, dont Paris et Londres. Parallèlement, les autorités chinoises ont fait état de 40.052 nouvelles contaminations au virus SARS-CoV-2 lundi, un nouveau record après 39.506 la veille.

« Des cas records (de contaminations) dans plusieurs villes (chinoises) mettent la politique à l’épreuve et les troubles soulignent l’immensité du défi auquel est confronté le président Xi Jinping. La combinaison de ces éléments crée une énorme incertitude », a commenté Craig Erlam, analyste chez OANDA.

D’autres analystes, à l’image de Brian Klimke de Cetera Financial Group, redoutent à long terme un impact sur la production, les chaînes d’approvisionnement et la demande.

Signe de la nervosité du marché, l’indice mesurant la volatilité de Wall Street, qui avait nettement reflué la semaine dernière à la faveur d’un regain d’optimisme sur le rythme de la hausse des taux d’intérêt, est reparti à la hausse, de 6,4% à 21,82 points aux Etats-Unis, tandis que son équivalent européen a fini sur un gain de 8% à 21,52 points.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,75%, le Standard & Poor’s 500 de 0,81% et le Nasdaq de 0,71%.

Apple cède 1,98%, l’agence Bloomberg ayant rapporté que les perturbations en Chine pourraient amputer la production d’iPhone Pro de près de six millions d’unités.

Amazon, Target, Best Buy ou encore Walmart, qui avancent de 0,38% à 1,87%, offrent cependant un peu de soutien aux indices, Adobe Analytics ayant déclaré prévoir pour ce « Cyber Monday » un chiffre record de ventes en ligne de 11,2 milliards de dollars, soit une hausse de 5,2% sur un an.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, contexte chinois oblige, le compartiment des ressources de base (-0,85%) et celui de l’énergie (-1,36%) ont logiquement reflué avec TotalEnergies (-1,20%), Shell (-0,28%) ou encore BP (-0,98%).

Les groupes miniers Anglo American (-0,95%), Rio Tinto (-0,3%), Eramet (-0,79%) ou encore ArcelorMittal (-1,33%) ont également été délaissés.

Dans l’actualité des entreprises Airbus a reflué de -5,68%, de possibles retards de livraisons étant évoqués, tandis que Casino a cédé 0,45% après l’annonce de la cession d’une partie du capital du brésilien Assaí.

La banque helvétique en difficulté Credit Suisse (-3,57%), elle, a plongé à un creux historique à 2,97 francs, dans la crainte d’un exode de clients sur son marché domestique.

LES INDICATEURS DU JOUR

La croissance des prêts aux entreprises de la zone euro est restée stable en octobre malgré la hausse des taux d’intérêt et les craintes de récession.

CHANGES

Le dollar, actif refuge par excellence, s’apprécie de 0,26% face à un panier de devises de référence, tandis que le yuan chinois s’affaiblit à 7,229 pour un dollar.

L’euro recule de 0,1%, à 1,0385 dollar après les déclarations de Christine Lagarde, la présidente de la BCE, devant le Parlement européen, soulignant que toutes les options restent ouvertes sur la trajectoire des taux d’intérêt mais évoquant un risque que le pic d’inflation soit plus élevé que le niveau actuellement prévu.

TAUX

Les rendements obligataires en Europe, volatils en séance, ont fini en légère hausse alors que le marché évalue l’impact du mouvement de protestation en Chine, notamment son effet sur la chaîne d’approvisionnement qui pourrait nourrir l’inflation.

Le rendement du Bund allemand à dix ans a pris environ deux points de base à 1,99%, tandis qu’aux Etats-Unis celui des Treasuries de même échéance est pratiquement stable à 3,69%.

PÉTROLE

Le pétrole a effacé pratiquement tous ses gains de l’année en raison des inquiétudes sur la demande chinoise.

Le Brent, tombé en séance au plus bas depuis le 4 janvier à 80,61 dollars, cédait 0,33% à 83,35 dollars le baril au moment de la clôture des Bourses en Europe.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), après avoir touché son plus bas niveau depuis le 22 décembre 2021 à 73,60 dollars, abandonnait au même moment 0,72% à 76,83.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Marc Angrand)

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