L’Europe finit dans le rouge, inquiétude sur les taux
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi et Wall Street était également dans le rouge à mi-séance, l’attention des marchés se déplaçant désormais sur les perspectives de l’économie américaine, les taux d’intérêt et les risques potentiels après le vent d’optimisme lié à l’élection de Donald Trump.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,77%, le Standard & Poor’s 500 de 1,33% et le Nasdaq de 2,21%.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,58% à 7.269,63 points. Le Footsie britannique a cédé 0,09% et le Dax allemand 0,23%.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,80%, tout comme le FTSEurofirst 300. Le Stoxx 600 a abandonné 0,77% avec la publication de nombreux indicateurs économiques, parfois contrastés.
Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 a perdu 0,94 et le Stoxx 600 0,69%, quatrième baisse hebdomadaire d’affilée pour l’indice paneuropéen.
Signe de la nervosité du marché, l’indice mesurant la volatilité aux Etats-Unis est remonté de près de 15% et son équivalent européen s’est rapproché du seuil des 20 points.
Les investisseurs ont redoublé de prudence avec les dernières déclarations de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine ayant tempéré les attentes sur le rythme de la baisse des taux. Le président de l’antenne de Chicago, Austan Goolsbee, a abondé vendredi dans le même sens, tandis que la séance a été marquée par des interventions contrastées de nombreux banquiers centraux, dont celles de Susan Collins de la Fed et de Piero Cipollone de la Banque centrale européenne (BCE).
Cela s’est traduit par une grande volatilité dans le compartiment obligataire alors qu’aux Etats-Unis la probabilité d’une nouvelle réduction des taux de la Fed en décembre est tombée vendredi à 55% contre 72,2%, selon le baromètre Fedwatch.
VALEURS EN EUROPE
Les groupes pharmaceutiques GSK, BioNtech et Sanofi ont cédé respectivement 3,87%, 11,70% et 3,27% à la suite de la nomination de Robert F. Kennedy Jr, figure anti-vaccin, pour diriger le département américain de la Santé dans la future administration de Donald Trump. L’indice de la santé sur le Stoxx 600 a reculé de 2,93%.
Vallourec a grimpé de 6,35% à la faveur de l’annonce par le fabricant français de tubes en acier du versement de son premier dividende en 10 ans. Generali a pris 4,84%, le premier assureur italien ayant affiché un bénéfice sur 9 mois supérieur aux estimations.
Evotec s’est envolé de 21,32%, le fabricant allemand de médicaments ayant reçu une offre de deux milliards d’euros de l’américain Halozyme Therapeutics.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les ventes au détail aux Etats-Unis ont augmenté un peu plus que prévu en octobre, de 0,4%, mais la dynamique sous-jacente des dépenses de consommation semble ralentir au début du quatrième trimestre.
La production industrielle aux Etats-Unis a reculé en octobre, de 0,3%, après une baisse de 0,5% (révisé) en septembre.
L’activité manufacturière dans la région de New York s’est améliorée de façon beaucoup plus forte que prévu en novembre, avec un indice « Empire State » à 31,2 après -11,9 en octobre.
La Commission européenne a confirmé vendredi sa prévision de croissance de 0,8% du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro pour cette année mais a revu à la baisse celle de 2025.
L’économie britannique s’est contractée de manière inattendue en septembre, de 0,1% sur un mois.
L’indice des prix à la consommation en France, harmonisé selon les normes européennes, a progressé de 1,6% en glissement annuel en octobre.
CHANGES
Le dollar américain recule vendredi, de 0,22% face à un panier de devises de référence, mais devrait enregistrer sur l’ensemble de la semaine sa plus forte hausse hebdomadaire depuis plus d’un mois.
L’euro en profite pour avancer de 0,12%, à 1,0543 dollar. La monnaie européenne est cependant proche d’un plus bas depuis octobre 2023 et devrait accuser une deuxième baisse hebdomadaire consécutive.
La livre sterling est à un creux depuis janvier 2023, en repli de 0,34%, à 1,2625 dollar.
TAUX
Les rendements des bons du Trésor américain montent avec la publication des données sur les ventes au détail dans la première économie mondiale.
Le rendement de référence à 10 ans prend 4,1 points de base, à 4,4611%, après avoir grimpé à 4,505% en séance, à un sommet de cinq mois et demi.
La tendance s’est reflétée en partie en Europe où le rendement du Bund allemand à dix ans s’affiche à 2,384%, contre un plus bas en séance à 2,322%. La hausse a été plus franche sur le deux ans qui a fini à 2,12%, après un plus haut en séance à 2,158% et un plus bas à 2,091%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier recule vendredi et devrait enregistrer une perte hebdomadaire, les investisseurs digérant une baisse de la demande chinoise et un possible ralentissement de la baisse des taux d’intérêt aux Etats-Unis.
Le Brent cède 1,14% à 71,74 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 1,24% à 67,83 dollars.
Les deux références du pétrole s’acheminent vers une baisse hebdomadaire d’environ 3%.
A SUIVRE LUNDI:
(Rédigé par Claude Chendjou)