Les fabricants de la zone euro davantage inquiets des importations chinoises que des droits de douane US-BCE
FRANCFORT (Reuters) – Le secteur manufacturier de la zone euro est plus préoccupé par les importations bon marché en provenance de Chine que par les droits de douane imposés par les États-Unis, selon une enquête de la Banque centrale européenne (BCE) publiée vendredi.
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Seule la moitié des fabricants interrogés par la BCE dans le cadre de ce sondage trimestriel jugent que leur activité dans la zone euro sera affectée par les droits de douane américains.
Beaucoup soulignent qu’ils produisent déjà « local » pour le marché local, d’autres qu’ils n’exportent que des produits hautement sophistiqués et difficilement substituables vers les États-Unis.
Leur « préoccupation majeure » porte sur l’impact indirect des reconfigurations actuelles, à savoir l’augmentation des importations en provenance de Chine dans l’Union européenne si les échanges avec les États-Unis sont réduits.
« En l’absence de mesures de protection de la part de l’UE, les sondés sont plus nombreux à s’attendre à un effet négatif sur les prix dans leur secteur dans la zone euro qu’à un effet positif », relève la BCE.
« En cas de mesures de protection et de représailles conduisant à une guerre tarifaire plus généralisée, il est beaucoup plus probable que les coûts et les prix augmentent », ajoute-t-elle.
L’enquête téléphonique montre que les fabricants licencient, ou embauchent moins, pour tenter de réduire leurs coûts. Elle met en évidence une stabilité des prix dans l’industrie manufacturière et des augmentations modérées dans les services.
Ces éléments ont probablement conforté la banque centrale dans sa décision de réduire ses taux jeudi.
La BCE a contacté 82 grandes entreprises opérant dans la zone euro en dehors du secteur financier entre le 6 et le 14 janvier 2025.
(Reportage de Francesco Canepa, version française Noémie Naudin, édité par Sophie Louet)