Les actions sans grand changement avant le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en baisse vendredi et les Bourses européennes évoluent sans grand changement à la mi-séance, la perspective d’une dégradation de l’économie à la suite d’un avertissement du patron de Tesla, Elon Musk, incitant les investisseurs à la prudence.
Le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis pourrait en outre leur donner de nouvelles indications sur la trajectoire du resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,44% pour le Dow Jones, de 0,66% pour le Standard & Poor’s 500 et de 1,07% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 avance de 0,05% à 6.503,9 vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,13%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 grignote 0,03%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro 0,1% et le Stoxx 600 0,04%.
La Bourse de Londres est encore fermée ce vendredi en raison des célébrations du jubilé de platine de la reine Elizabeth II, tandis qu’en Chine continentale et Hong Kong, la journée est fériée, ce qui limite le volume des transactions.
Le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis pour le mois de mai sera publié à 12h30 GMT. Le consensus Reuters prévoit 325.000 créations d’emplois non-agricoles après 428.000 en avril, un recul du taux de chômage à 3,5% et une légère décélération de la hausse des salaires à 5,2% sur un an.
Les investisseurs espèrent qu’un éventuel signe de ralentissement de l’emploi pourrait inciter la Fed à adopter une politique moins agressive alors que la vice-présidente de l’institution, Lael Brainard, a déclaré jeudi qu’il y avait peu de chance qu’une pause dans la hausse des taux soit observée en septembre.
Des hausses de taux d’un demi-point sont attendues ce mois-ci et en juillet aux Etats-Unis, tandis que dans la zone euro, la Banque centrale européenne a indiqué que son taux de dépôt reviendrait en territoire positif d’ici fin septembre.
Les marchés monétaires en zone euro tablaient vendredi sur une hausse de 125 points de base des taux de la BCE d’ici la fin de l’année.
Côté indicateurs économiques en Europe, la croissance de l’activité des entreprises privées de la zone euro est restée solide en mai mais elle est de plus en plus menacée par l’envolée des prix, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et les incertitudes liées à la guerre en Ukraine, montre l’enquête de S&P Global.
Les ventes au détail de la zone euro ont par ailleurs diminué contre toute attente en avril, de 1,3% et la production industrielle en France, elle, a reculé de 0,1% sur la même période.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Tesla reflue de 3,5% dans les premiers échanges en avant-Bourse, Elon Musk, le directeur général du groupe, ayant annoncé dans un courriel adressé jeudi aux cadres de l’entreprise vouloir réduire les effectifs du constructeur automobile de 10%, en raison, dit-il, de perspectives médiocres de l’économie.
Dans ce message, intitulé « pause dans les recrutements partout dans le monde », Elon Musk dit avoir « un très mauvais pressentiment » pour l’économie.
Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan Chase a également récemment estimé que l’économie américaine était confrontée à des défis s’apparentant à un « ouragan ».
VALEURS EN EUROPE
En Europe, la fragile tendance positive est soutenue par les compartiments défensifs comme les services aux collectivités (+0,56%), la santé (+0,44%) ou encore l’immobilier (+0,46%).
Veolia, en hausse de 0,64% et Sanofi, en progression de 0,85%, se distinguent notamment sur le CAC 40 où les valeurs du luxe comme LVMH (+0,71%) et Kering (+0,53%) sont également recherchés.
Côté baisse, Faurecia, qui a lancé une augmentation de capital de 705 millions d’euros pour financer le rachat de l’équipementier automobile allemand Hella, abandonne 5,40%.
Ailleurs en Europe, Aperam gagne 4,22% et Acerinox recule de 5,29%, les deux sidérurgistes ayant confirmé vendredi discuter de la possibilité d’une fusion susceptible de donner naissance au numéro un européen de l’acier inoxydable.
Leonardo avance de 2,25% en réaction à une information selon laquelle le groupe allemand Rheinmetall (+3,31%) souhaite prendre une participation de 49% dans la division OTO Melara du groupe de défense italien.
TAUX
Les rendements obligataires sont en légère hausse dans l’attente de la publication des statistiques de l’emploi aux Etats-Unis.
Le taux des bons du Trésor américain à dix ans s’affiche à 2,9186% et celui à deux ans à 2,6586%.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans prend quatre points de base à 1,281%, au plus haut depuis 2014.
CHANGES
Le dollar, qui évolue proche d’un sommet de dix ans face aux autres grandes devises, gagne 0,08%, malgré le regain d’appétit pour le risque.
L’euro, en repli de 0,07%, se traite à 1,0739 dollar.
PÉTROLE
Les cours pétroliers reculent encore au lendemain de la décision de l’Opep+ d’augmenter sa production mensuelle de 648.000 barils par jour (bpj) en juillet et en août, certains analystes estimant que cette hausse ne suffira pas à répondre à la demande dans un contexte de levée des restrictions sanitaires en Chine.
Le baril de Brent cède 0,49% à 117,03 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,74% à 116,13 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par)