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Les actions en Europe et le pétrole reculent avec la Chine

par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en baisse lundi et les Bourses européennes sont également en territoire négatif à mi-séance dans un contexte d’aversion au risque en raison d’inquiétudes sur la Chine, le pays étant secoué par des manifestations violentes contre les restrictions sanitaires liées à la pandémie de COVID-19.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,54% pour le Dow Jones, de 0,75% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,73% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,95% à 6.648,67 vers 12h10 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,95% et à Londres, le FTSE abandonne 0,40%.

L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,93%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,83% et le Stoxx 600 de 0,88%.

À la Bourse de Tokyo, le Nikkei a cédé 0,42% et en Chine, l’indice CSI 300 des grandes capitalisations a perdu 1,13%.

Plusieurs centaines de manifestants ont affronté la police dimanche soir à Shanghaï alors que le mouvement de contestation contre les restrictions drastiques imposées à la population chinoise dans le cadre de la lutte contre le COVID-19 semble s’étendre à de nombreuses villes du pays trois jours après l’incendie meurtrier d’un immeuble résidentiel dans la région du Xinjiang.

Parallèlement, la Chine a enregistré un nouveau record d’infections liées au virus SARS-CoV-2 lundi, les autorités ayant fait état de 40.052 nouvelles contaminations après 39.506 la veille.

La situation sanitaire en Chine et le mouvement de contestation sans précédent depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping en 2012 suscitent des inquiétudes quant aux retombées économiques.

« Une extension des infections pourrait aggraver les interruptions dans la chaîne d’approvisionnement, les problèmes de la Chine se répandant sur les marchés mondiaux », écrit dans une note Mark Haefele, directeur des investissements chez UBS Global Wealth Management.

« Le mécontentement social lié (à la politique) du zéro-COVID constitue un risque supplémentaire pour le gouvernement. Nous ne prévoyons pas que l’environnement défavorable en Chine s’atténue de manière significative au cours des prochains mois », ajoute-t-il. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

La totalité des grands compartiments de la cote européenne évolue dans le rouge et les baisses les plus importantes sont pour l’immobilier (-1,89%), la distribution (-1,72%), les ressources de base (-1,28%) et l’énergie (-2,01%).

Dans les valeurs individuelles, TotalEnergies abandonne 2,10%, Shell 1,06%, BP 1,64% et Repsol 0,35%, tous plombés par le reflux du pétrole sur fond d’inquiétude quant à la demande chinoise.

Les groupes miniers Anglo American, Glencore, Rio Tinto cèdent de 0,41% à près de 1% à Londres, tandis qu’à Paris, Eramet et ArcelorMittal refluent respectivement de 0,52% et 0,98%.

Ailleurs, Airbus recule de 3,40%, de possibles retards de livraisons étant évoqués, tandis que Casino prend 3,41% après le lancement du processus de cession d’une partie de sa participation dans le brésilien Assaí dans le cadre du désendettement du groupe.

Credit Suisse, qui a touché un creux historique en séance à 2,97 francs, cède 2,29%, la banque helvétique en difficulté ayant rapporté que plusieurs clients avaient décidé de retirer une partie de leurs liquidités de leurs comptes.

CHANGES

L’aversion au risque ne profite pas dans l’immédiat au dollar, la perspective d’un ralentissement de la hausse des taux aux Etats-Unis l’emportant encore sur les dernières nouvelles en provenance en Chine. Le billet vert perd 0,42% face à un panier de devises de référence.

Le yuan chinois « onshore » a cependant fini la séance en repli d’environ 0,5%, à 7,199 pour un dollar, soit un creux depuis le 10 novembre.

L’euro, de son côté, se traite à 1,0458 dollar, en hausse de 0,61% alors qu’un discours de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) est prévu à 14h00 GMT devant la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen.

TAUX

Les rendements obligataires sont volatils: celui du Bund allemand à dix ans, qui reculait dans les premiers échanges en raison des inquiétudes sur la Chine, repart à la hausse à mi-séance, gagnant plus de quatre points de base à 2,01%.

« Le marché est plus préoccupé par l’impact (des manifestations en Chine) sur l’inflation que par son impact sur la croissance », explique Daniel Lenz, stratège taux chez DZ Bank, qui redoute une aggravation des pressions inflationnistes avec cette menace sur les chaînes d’approvisionnement.

Sur le marché américain, le rendement des Treasuries de même échéance, reste en baisse, d’environ deux points de base, à 3,67%.

PÉTROLE

Les cours pétroliers ont effacé pratiquement tous leurs gains de cette année en raison des craintes sur la demande chinoise.

Le Brent, tombé à un creux depuis le 4 janvier à 80,61 dollars, cède 3,35% à 80,83 dollars le baril, vers 12h10 GMT.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), qui a touché un plus bas depuis le 22 décembre 2021 à 73,6 dollars, abandonne 3,25% à 73,8 dollars au même moment.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

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