Le fonds activiste Whitelight Capital s’attaque au modèle de franchise de Carrefour
PARIS (Reuters) -Le fonds activiste français Whitelight Capital a alerté lundi les actionnaires de Carrefour sur des risques structurels et financiers liés à son modèle de franchise, alors que le distributeur est confronté à des tensions croissantes avec ses franchisés.
Whitelight Capital, fondé en 2023, estime dans une note publiée lundi matin que la « franchisation massive » entreprise par Carrefour « a permis de réduire l’exposition capitalistique du groupe, mais a également introduit des tensions croissantes avec les franchisés et des risques structurels pour les actionnaires ».
Carrefour doit gérer plusieurs conflits avec certains franchisés. Le principal se déroule en justice devant le tribunal de commerce de Rennes et l’oppose à l’Association des franchisés de Carrefour (AFC), qui regroupe environ 260 franchisés.
Le distributeur risque une amende et de se voir imposer une modification de son modèle.
Les franchisés accusent la direction de leur imposer une relation déséquilibrée. Ils critiquent en particulier le prix, jugé trop élevé, auquel Carrefour leur cède les produits qui sont ensuite vendus dans leurs magasins.
Le président-directeur général du Carrefour, Alexandre Bompard, a misé depuis son arrivée à la tête du groupe en 2017 sur le passage de magasins en franchise, afin d’externaliser les coûts.
« SILENCE RADIO »
L’AFC a de nouveau suscité du remous en annonçant en fin de semaine dernière, avoir conclu un accord pour réaliser une partie de ses achats auprès d’un distributeur autre que carrefour – un projet d’émancipation baptisé « Projet X ».
Le vice-président de l’AFC Anthony Thebaud a regretté auprès de Reuters lundi le « silence radio » de la direction de Carrefour vis-à-vis de l’association, se disant « à disposition » pour échanger.
Whitelight Capital a rebondi sur cette annonce de l’Association des franchisés de Carrefour, dont il partage le constat.
« Carrefour doit impérativement adapter son modèle économique pour éviter une érosion progressive de son réseau de franchisés et un affaiblissement de sa supply chain », déclaré le fonds dans sa note.
Lors d’un échange avec Reuters lundi, le fondateur du fonds Kévin Romanteau a refusé de préciser le pourcentage de sa participation dans Carrefour mais a affirmé vouloir faire croître cette part.
« On n’a pas eu d’échange direct avec la direction de Carrefour. En revanche, on a eu un certain nombre d’échanges en off avec des anciens de chez Carrefour », a précisé le fondateur de Whitelight Capital.
Kévin Romanteau n’a pas souhaité indiquer si un échange était prévu dans le futur avec la direction du distributeur.
Il a nié parier à la baisse sur le titre, affirmant vouloir participer à la reconstruction de valeur sur le long terme.
Depuis début mars 2024, le titre a perdu environ 15% de sa valeur.
Interrogé pour savoir s’il souhaitait obtenir une place au conseil d’administration, Kévin Romanteau a jugé que « pour faire valoir la voix des parties prenantes qui seront représentées, ce serait souhaitable ».
« INTENABLE »
« Le modèle de franchise est déséquilibré, c’est intenable. Or s’il faut le rééquilibrer, cela aura un gros impact négatif sur Carrefour », a déclaré Clément Génelot, analyste chez Bryan Garnier & Co.
Le titre Carrefour n’a pas réagi dans la matinée à la publication de la note de Whitelight Capital et prenait 2,15% à 15h00 GMT.
D’après Clément Génelot, cette faible réaction s’explique notamment par le fait qu' »en Bourse, la crise de la franchise est peu comprise et mal analysée, car c’est un thème opaque et très français ». Selon lui, « le thème va prendre un certain temps avant de se matérialiser ».
Contacté, Carrefour n’a pas souhaité commenter dans l’immédiat.
(Rédigé par Florence Loève, édité par Kate Entringer)
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