L’aversion au risque persiste, le dollar en profite
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes devraient amplifier leur repli mardi, le moral des investisseurs restant plombé par le retour des restrictions sanitaires en Chine, le risque de pénurie de gaz en Europe et les perspectives de hausse des taux d’intérêt un peu partout dans le monde, autant de facteurs qui attisent la peur d’une récession.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 1% pour le CAC 40 à Paris, de 0,68% pour le Dax à Francfort, de 0,53% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,72% pour l’EuroStoxx 50.
Le marché parisien a déjà abandonné 0,61% lundi et l’indice large européen Stoxx 600 0,5% après l’annonce de restrictions sanitaires dans plusieurs grandes villes chinoises face à des signes de résurgence de l’épidémie de COVID-19.
À trois jours de la publication des chiffres du produit intérieur brut (PIB) chinois au deuxième trimestre, la perspective d’un nouveau coup de frein à l’activité économique a fait reculer l’indice MSCI de la région Asie-Pacifique hors Japon à son plus bas niveau depuis deux ans.
Sur les marchés d’Europe et d’Amérique du Nord, le réflexe de prudence des investisseurs est amplifié par la nervosité liée à l’attente des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis, prévus mercredi et qui pourraient relancer les spéculations sur la hausse des taux de la Réserve fédérale.
Dans la zone euro, ce sont les craintes d’une pénurie de gaz dans les prochains mois qui pèsent sur la tendance après l’arrêt du gazoduc Nord Stream 1, même s’il est dû à des opérations habituelles de maintenance pour l’instant.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse lundi, l’absence de catalyseur incitant les investisseurs à la prudence avant la publication des chiffres des prix à la consommation et le début de la saison des résultats cette semaine.
L’indice Dow Jones a cédé 0,52%, ou 164,31 points, à 31.173,84, le Standard & Poor’s 500 a perdu 44,95 points, soit 1,15%, à 3.854,43 et le Nasdaq Composite a reculé de 262,71 points (-2,26%) à 11.372,60.
Le S&P du secteur bancaire a abandonné 1% à deux jours des premières publications de comptes trimestriels des grandes banques américaines.
Twitter a par ailleurs chuté de 11,3% après l’abandon par Elon Musk de son projet de rachat du réseau social pour 44 milliards de dollars (43 milliards d’euros).
Les contrats à terme sur indices préfigurent pour l’instant une ouverture en repli d’environ 0,6%.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a fini la journée sur une baisse de 1,77%, l’annonce d’une forte hausse du nombre de cas de COVID-19 au Japon ayant ravivé les craintes de récession dans l’archipel.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai cède 0,85% et le CSI 300 0,9%. Et à Hong Kong, le Hang Seng (-1,33%) évolue au plus bas depuis le 17 juin, pénalisé par les doutes sur l’issue des discussions sino-américaines en cours sur la cotation des sociétés chinoises à Wall Street.
CHANGES
Sur le marché des devises, l’euro évolue à quelques fractions de la parité avec le dollar, à 1,002 après être tombé à 1,0006, son plus bas niveau depuis décembre 2002.
L' »indice dollar », qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de monnaies internationales, est en hausse de 0,37%, au plus haut depuis octobre 2002.
TAUX
Les rendements obligataires américains restent orientés à la baisse, poursuivant le repli déclenché lundi par le regain général d’aversion au risque.
Le dix ans, qui restait sur trois séances consécutives de hausse, s’affiche ainsi à 2,9706%, près de 15 points de base en dessous de son pic de vendredi (3,103%).
Le segment deux ans-dix ans de la courbe des taux américains reste en outre inversé, une anomalie qui reflète habituellement des anticipations de récession.
En Europe, le dix ans allemand recule très légèrement dans les premiers échanges à 1,245%. Le marché surveillera à 09h00 GMT l’indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne, attendu en net recul.
PÉTROLE
Le marché pétrolier recule, pénalisé par le retour en force des restrictions sanitaires liées au COVID-19 en Chine, qui remet en question les perspectives de demande mondiale pour les prochains mois.
Le Brent abandonne 1,68% à 105,30 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,93% à 102,08 dollars.
Sur le front de l’offre, les investisseurs n’attendent pas d’avancée de la tournée de Joe Biden au Moyen-Orient cette semaine, les capacités excédentaires de la région étant limitées.
(Rédigé par Marc Angrand)