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L’avenir de Carmat est entre les mains de ses actionnaires, menés par Airbus

PARIS (Reuters) – Le fabricant de cœurs artificiels Carmat, en difficulté, fait appel à ses principaux actionnaires, menés par Airbus, pour qu’ils investissent de nouveaux fonds afin d’éviter son effondrement.

L’action de l’entreprise de technologie médicale a chuté de 37% la semaine dernière, après que Carmat a mis en garde contre des risques de liquidités à la fin du mois d’octobre en raison de problèmes d’approvisionnement, et qu’elle explorait activement « plusieurs options de financement ».

Airbus, principal actionnaire de Carmat, est lié à l’identité de l’entreprise créée en 1993, l’industriel Jean-Luc Lagardère ayant sollicité l’expertise d’ingénieurs en mécanique de précision pour missiles afin de créer cette nouvelle société avec l’éminent chirurgien cardiaque Alain Carpentier.

Carmat, dont le nom combine celui d’Alain Carpentier et de l’entreprise Matra Defense (Lagardère), a ensuite été introduite en bourse et Airbus en détient aujourd’hui 12%.

Stéphane Piat, directeur général de Carmat, a déclaré à Reuters que la participation des actionnaires existants, y compris Airbus, à toute levée de fonds enverrait un signal important.

« C’est le message qu’on donne a nos actionnaires existants : que l’on vit grâce a (eux) », a-t-il déclaré.

« C’est eux qui décident si nous poursuivons ou non, et donc ils ont le rôle le plus important parmi nos actionnaires. On espère toujours que (la décision) sera oui ».

Les négociations portant sur le financement sont en cours et le gouvernement français est au fait de la situation, ont indiqué des sources.

Emmanuel Macron a fait des technologies de la santé un élément clé de son plan de réindustrialisation à l’horizon 2030 et l’entreprise française est l’une des rares sociétés à développer des alternatives aux greffes cardiaques dans un contexte de pénurie d’organes.

Des sources ont indiqué que Carmat, qui disposait de 24 millions d’euros de liquidités au milieu de l’année, cherchait à lever un total d’environ 100 millions d’euros. La société n’a pas officiellement divulgué de montants.

La décision de continuer ou non à investir dans l’entreprise est l’un des sujets que le nouveau directeur financier d’Airbus, Thomas Toepfer, devrait bientôt traiter.

« (Airbus) est important parce qu’il est le premier investisseur et cofondateur et qu’il a un rôle clé, et je crois qu’il en est conscient et qu’il est responsable », a déclaré Stéphane Piat.

Airbus a déclaré cette semaine avoir investi 50 millions d’euros dans Carmat, mais n’a pas précisé s’il prévoyait de dépenser davantage.

La prothèse de cœur Aeson de Carmat est reliée à une batterie et à un contrôleur transporté dans une pochette. Actuellement, 13 personnes sont équipées de ce dispositif, dont la fabrication coûte environ 90.000 euros.

Aucun plan d’urgence pour continuer à soutenir ces personnes n’est encore connu si Carmat ne parvient pas à réunir les fonds nécessaire à sa survie.

(Reportage Tim Hepher, Michal Aleksandrowicz et Laura Lenkiewicz, avec la contribution de Stéphanie Hamel et Josephine Mason, version française Stéphanie Hamel, édité par Kate Entringer)

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