Lamborghini lance la semaine de quatre jours pour ses ouvriers
ROME (Reuters) -Le constructeur de voitures de luxe Lamborghini a conclu un accord avec les syndicats pour mettre en oeuvre une semaine de quatre jours pour ses ouvriers, ont déclaré mardi les associations syndicales et l’entreprise.
Cet accord, jugé « historique » par les syndicats, est le premier dans l’industrie automobile en Europe à instaurer une réduction significative des heures de travail sans réduire les salaires, mais plutôt en les augmentant.
« Travailler moins et travailler mieux, tel est le principe qui a guidé cette négociation et qui fait partie d’un raisonnement global », indique un communiqué de la FIOM et de la FIM-CISL.
Les ouvriers dédiés à la production travaillant en deux équipes alternent une semaine de cinq jours et une semaine de quatre jours, ce qui permet de réduire le nombre de jours de travail de 22 par an, selon les syndicats.
Ceux qui travaillent en trois équipes, y compris les équipes de nuit, alterneront une semaine de cinq jours et deux semaines de quatre jours, ce qui réduira de 31 leur nombre de jours de travail annuel.
L’accord conclu avec Lamborghini fait partie d’une renégociation plus large du cadre de travail des salariés du constructeur automobile italien, filiale du groupe allemand Volkswagen, qui prévoit également 500 nouveaux emplois, une augmentation des salaires annuels et d’autres avantages sociaux.
La semaine de quatre jours chez Lamborghini intervient alors que beaucoup d’entreprises réfléchissent à mettre en oeuvre un nouveau cadre de travail pour leurs employés après la pandémie de COVID-19.
Mardi, la plus grande banque italienne Intesa Sanpaolo a annoncé que 70% de ses 30.000 salariés ayant la possibilité de demander à passer à la semaine de quatre jours l’avaient fait, avec une demande d’augmentation salariale. En janvier, le groupe bancaire était la première entreprise italienne à ouvrir la voie à une baisse du temps de travail, dans le but de réaliser des économies en termes énergétiques.
La semaine dernière, le fabricant de lunettes Essilorluxottica a convenu avec les syndicats de tester un modèle de semaine de travail de quatre jours dans ses usines italiennes, pendant 20 semaines par an.
(Reportage Giulio Piovaccari et Giulia Segreti, avec la contribution d’Elisa Anzolin ; Blandine Hénault pour la version française, édité par Kate Entringer)