La BCE ne prévoit pas de discuter d’un recours au programme d’achat d’obligations d’urgence-sources
par Balazs Koranyi et Frank Siebelt
FRANCFORT (Reuters) – Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) n’ont pas l’intention de discuter d’un recours à son programme d’achat d’obligations d’urgence pour venir en aide à la France et estiment qu’il revient aux hommes politiques français de rassurer les investisseurs après l’incertitude provoquée par la convocation d’élections législatives anticipées, ont déclaré cinq sources à Reuters.
Les marchés sont particulièrement préoccupés par l’issue des prochaines élections législatives des 30 juin et 7 juillet, notamment en cas de victoire du Rassemblement national (RN), et certains analystes spéculent sur une éventuelle intervention de la BCE.
Les cinq responsables de la BCE, qui ont requis l’anonymat en raison du caractère sensible de la question, ont dit qu’ils n’avaient pas discuté d’un recours au programme d’achat d’obligations d’urgence de la BCE pour venir en aide à la France et qu’ils ne prévoyaient pas de le faire à l’heure actuelle.
Les sources sont, en règle générale, convenues qu’il revenait aux hommes politiques français de convaincre les investisseurs de leur capacité à mettre en place une politique économique raisonnable. Deux des sources ont même laissé entendre que la BCE ne devrait pas intervenir avant qu’un nouveau gouvernement ne soit formé et qu’une stratégie budgétaire ne soit présentée.
Un porte-parole de la BCE s’est refusé à tout commentaire.
Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a mis en garde vendredi contre le risque d’une crise financière en France si l’union de la gauche ou l’extrême droite venaient à l’emporter aux élections législatives anticipées.
Le RN de Marine Le Pen propose une baisse de la TVA, notamment à 5,5% sur l’énergie, l’alimentation et l’essence.
Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), s’est quant à elle contentée d’éluder vendredi une question sur les turbulences survenues sur les marchés financiers français après la dissolution de l’Assemblée nationale, se contentant de déclarer que l’institution atteindrait son objectif en matière d’inflation.
(version française Camille Raynaud)