La Banque de France prévoit un ralentissement de la croissance en 2023 sans écarter un risque de récession
PARIS (Reuters) – L’économie française va connaître à partir de cet hiver un net ralentissement avec la crise énergétique que traverse l’Europe et elle court même le risque d’une récession « limitée et temporaire » en 2023 dans le scénario le plus noir, a déclaré jeudi la Banque de France.
Dans ses dernières projections macroéconomiques, la banque centrale s’attend néanmoins pour cette année à une croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France meilleure que prévu auparavant, de 2,6%, « avec la résilience de la demande et le rebond du secteur des services », avant un ralentissement à 0,5% l’an prochain dans un scénario de référence basé sur les prix du pétrole et du gaz récemment observés sur les marchés à terme.
En raison des « incertitudes très larges liées à l’évolution de la guerre russe en Ukraine », la Banque de France préfère cependant avancer une fourchette de prévisions pour 2023, d’une croissance de l’activité de 0,8% à une contraction de -0,5%, en fonction de l’évolution des prix de l’énergie et des mesures gouvernementales pour faire face à cette crise.
« Si une récession devait arriver, elle serait limitée et temporaire, avec un net rebond en 2024 », déclare le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans une interview à La Croix.
Dans ses précédentes projections publiées en juin, l’institut prévoyait une croissance de 2,3% cette année et de 1,2% l’an prochain.
Le gouvernement table pour sa part sur une progression du PIB de 2,7% en 2022 et de 1% en 2023.
La Banque de France s’attend ensuite à une nouvelle accélération de l’activité en 2024, au rythme de 1,8%, sur fond de détente sur les marchés de l’énergie.
En ce qui concerne l’inflation, elle la voit à 5,8% en moyenne cette année puis dans une fourchette de 4,2% à 6,9% en 2023 en fonction de l’évolution des prix de l’énergie avant un ralentissement à 2,7% en 2024.
« Nous sommes fermement engagés à ramener l’inflation vers 2% dans les deux-trois ans qui viennent », a dit François Villeroy de Galhau à La Croix.
(Reportage Leigh Thomas, version française Bertrand Boucey, édité par Jean-Stéphane Brosse)