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La Banque d’Angleterre intervient en urgence pour tenter d’apaiser les marchés

par David Milliken et Andy Bruce

LONDRES (Reuters) – La Banque d’Angleterre (BoE) a annoncé mercredi qu’elle achèterait autant d’obligations britanniques que nécessaire au cours des deux prochaines semaines pour stabiliser les marchés financiers, une intervention en urgence décidée après la chute des cours des emprunts d’Etat et de la livre sterling provoquée par la présentation des projets budgétaires du gouvernement.

Évoquant des risques pour la stabilité financière du Royaume-Uni, la banque centrale a aussi reporté les premières ventes de titres destinées à réduire son portefeuille de 838 milliards de livres sterling (934 milliards d’euros) d’obligations, qui étaient prévues la semaine prochaine.

Expliquant que ce report était justifié par les conditions de marché, elle a toutefois réaffirmé sa volonté de réduire ce portefeuille, gonflé par des années d’achats d’obligations qui visaient à faire baisser les taux.

Les rendements obligataires britanniques ont fortement augmenté ces derniers jours tandis que la livre sterling tombait à son plus bas niveau historique face au dollar en réaction à la présentation vendredi par le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, d’un plan de relance prévoyant des baisses d’impôts et de taxes massives censées doper la croissance mais non financées.

Avant l’annonce de la BoE mercredi, le rendement des titres à 30 ans a dépassé 5% pour la première fois depuis 2002 et des traders ont commencé à signaler des difficultés pour acheter et vendre des obligations, la volatilité anormale des derniers jours décourageant des investisseurs.

La BoE a déclaré n’avoir pas d’autre choix que d’intervenir. Le Trésor a assuré qu’il indemniserait la banque centrale en cas de pertes sur ces opérations exceptionnelles.

« UN RISQUE IMPORTANT POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE »

« Si les dysfonctionnements de ce marché devaient continuer ou empirer, cela constituerait un risque important pour la stabilité financière du Royaume-Uni », a déclaré la BoE.

« Cela conduirait à un resserrement indésirable des conditions de financement et à une réduction du flux de crédit vers l’économie réelle. »

L’institution n’a pas fixé de plafond au montant des achats qu’elle est susceptible de réaliser dans ce cadre, expliquant simplement qu’ils visaient « à restaurer des conditions de marché ordonnées ».

« Ces achats seront strictement limités dans le temps. Ils visent à répondre à un problème spécifique sur le marché des obligations d’Etat à long terme », a-t-elle dit, précisant que ces opérations « seront débouclées de manière fluide et ordonnée une fois qu’il sera jugé que les risques pour le fonctionnement des marchés auront diminué ».

Les dernières interventions de la BoE sur le marché obligataire remontaient à mars 2020, au moment où le début de la pandémie de COVID-19 provoquait des turbulences financières à l’échelle mondiale.

Après les annonces de la banque centrale, le rendement des emprunts à 30 ans reculait de plus de 30 points de base à 4,648% et le dix ans de plus de 20 points à 4,26%.

Mais sur le marché des changes, la livre sterling n’a que brièvement bénéficié de l’intervention de la BoE et vers 11h30 GMT, elle perdait 1,61% à 1,0563 dollar . À la Bourse de Londres, l’indice FTSE 100 a réduit son repli mais cédait encore 0,49%.

La BoE « assure un plancher au marché à court terme », résume Charles Diebel, responsable de la stratégie obligataire de Mediolanum Asset Management. « Mais la politique budgétaire procyclique reste là et le répit risque donc d’être de courte durée. »

Mardi, le Fonds monétaire international (FMI) et l’agence de notation Moody’s avaient accru la pression sur Londres en soulignant que la stratégie budgétaire du gouvernement de Liz Truss risquait de creuser dangereusement les déficits et de saper la crédibilité du pays.

Les déclarations ces derniers jours de responsables de la BoE n’avaient quant à elles pas réussi à apaiser les craintes des investisseurs.

(Reportage David Milliken et Harry Robertson; version française Marc Angrand)

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