La baisse des actions en Europe se poursuit avant les minutes de la BCE
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en baisse à l’ouverture et les Bourses européennes évoluent également dans le rouge à mi-séance jeudi dans un contexte de prudence liée au regain des craintes d’une récession économique, les ventes au détail en zone euro ayant reculé en août, tandis que les commandes à l’industrie en Allemagne ont reflué plus que prévu au cours de la même période. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,58% pour le Dow Jones, de 0,71% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,72% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 recule de 0,65% à 5.946,37 vers 10h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,47% et à Londres, le FTSE abandonne 0,46%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 fléchit de 0,41%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,51% et le Stoxx 600 de 0,48%.
Les données publiées jeudi par Eurostat montrent que les ventes au détail dans la zone euro ont baissé en août de 0,3% sur un mois et de 2% sur un an, signe d’un affaiblissement de la demande des consommateurs et d’une récession imminente.
Les commandes à l’industrie en Allemagne, elles, ont enregistré en août une baisse de 2,4% sur un mois, un repli supérieur à la contraction de 0,7% anticipée, montrent les données de l’Office fédéral de la statistique.
Ces nouvelles statistiques sont publiées alors que la veille les marchés d’actions avaient déjà souffert des chiffres des indices PMI des services en Europe, qui suggéraient probable récession sur le Vieux continent et une persistance des pressions inflationnistes, malgré la remontée rapide des taux d’intérêt.
Les investisseurs surveilleront à cet égard à 11h30 GMT le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), tandis qu’aux Etats-Unis les chiffres des inscriptions au chômage sont attendus à 12h30 GMT, en amont du rapport mensuel sur l’emploi de vendredi, qui pourrait fournir de nouveaux indices sur la trajectoire future des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, la meilleure performance est pour le secteur défensif de l’immobilier (+0,75%), tandis qu’à l’opposé, l’énergie (-2,21%) accuse la plus forte baisse après trois séances de hausse consécutive du pétrole qui ont permis au Brent de retrouver son niveau de la mi-septembre.
Shell, en repli de 4,75%, a en outre annoncé jeudi que son bénéfice au troisième trimestre allait être affecté par une baisse des marges dans le raffinage et dans le négoce de gaz naturel.
A Paris, Accor (-2,47%) est pénalisé par Barclays, qui s’inquiète de l’exposition du groupe aux risques macroéconomiques.
Côté hausse, le cigarettier Imperial Brands avance de 3,45% après une confirmation de ses perspectives financières pour cette année et l’annonce d’un plan de rachat d’actions d’un milliard de livres.
Credit Suisse, en hausse de 1,24%, est tiré par le relèvement de la recommandation de JP Morgan à « neutre » contre « sous-pondération ».
TAUX
Les rendements obligataires poursuivent leur progression dans un contexte de reflux de l’appétit pour le risque et dans l’attente des « minutes » de la BCE.
Celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, gagne un peu plus de deux points de base à 2,046% après avoir pris plus de 10 points la veille.
Le taux du dix ans américain s’affiche à 3,777%, en hausse de près de deux points, alors que plusieurs responsables de la Fed ont à nouveau souligné jeudi la détermination de la banque centrale à faire reculer l’inflation.
CHANGES
L’euro est quasiment stable à 0,9877 dollar (-0,05%) avant le compte rendu de la réunion de la BCE.
Le dollar avance encore, de 0,26%, face aux autres grandes devises malgré la forte hausse de la veille.
La livre sterling reflue de 0,66% à 1,1251 dollar, alors que l’agence de notation Fitch a abaissé mercredi soir sa perspective sur la note souveraine du Royaume-Uni de « stable » à « négative ».
PÉTROLE
Les cours pétroliers, qui ont fortement progressé mercredi à la faveur d’un accord entre l’Opep et ses alliés sur une réduire de leur production de brut de deux millions de barils par jour (bpj), cèdent un peu de terrain.
Le Brent reflue de 0,25% à 93,14 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,28% à 87,51 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)