Kering prédit une chute du résultat opérationnel au S2 avec la Chine
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PARIS (Reuters) – Kering a fait état mercredi d’une baisse de 11% de son chiffre d’affaires au deuxième trimestre, plus importante que prévu, et a dit s’attendre à une forte chute de son résultat opérationnel courant au second semestre alors qu’il s’efforce de relancer sa marque phare Gucci, sur fond de ralentissement de la demande en Chine.
Le géant français du luxe, qui possède les marques Gucci, Boucheron et Balenciaga, a enregistré un chiffre d’affaires de 4,51 milliards d’euros au deuxième trimestre, en baisse de 11% en données comparables.
Cette contraction est bien supérieure aux attentes des analystes qui tablaient sur un recul de 9%, selon un consensus Visible Alpha.
« (…) le résultat opérationnel courant de Kering du second semestre 2024 pourrait être en baisse de l’ordre de 30% par rapport au second semestre 2023 », a déclaré le groupe dans un communiqué.
Il y a eu une détérioration des tendances en juin qui, jusqu’à présent, persiste en juillet, a déclaré Jean-Marc Duplaix, directeur général adjoint, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.
Armelle Poulou, directrice financière, a précisé aux journalistes que la prévision d’une baisse du résultat opérationnel courant au second semestre, moins importante par rapport au premier semestre, reposait sur une amélioration progressive du chiffre d’affaires, en particulier pour Gucci.
Les ventes trimestrielles de Gucci ont chuté de 19% en données comparables sur un an, sans amélioration par rapport au premier trimestre, une baisse là aussi plus importante que le recul de 16% attendu par les analystes.
Kering cherche à relancer la maison de couture italienne Gucci, qui représente la moitié des ventes du groupe et les deux tiers de son bénéfice, sous la direction créative de Sabato de Sarno, dont les premières créations sont apparues en boutique au début de l’année.
Les modèles ont été « bien accueillis » et le déploiement est en bonne voie, a dit Armelle Poulou aux journalistes.
RALENTISSEMENT
Ces efforts se heurtent cependant à un ralentissement du marché mondial du luxe, alors que le rebond attendu de la Chine – traditionnellement le marché le plus convoité de Gucci – a été impacté par une crise immobilière et un taux de chômage élevé chez les jeunes.
Gucci, a fait savoir Kering, a continué à enregistrer une baisse marquée dans la région Asie-Pacifique.
Le chiffre d’affaires du groupe provenant des consommateurs chinois, à la fois en Chine et à l’étranger, a chuté de 25% au cours du trimestre, a précisé Armelle Poulou aux analystes.
Malgré des ventes plus élevées au Japon, le chiffre d’affaires de Kering a chuté de 25% en Asie au deuxième trimestre, principalement en raison de la Chine, et en grande partie de Hong Kong et Macao, a-t-elle ajouté.
Les résultats publiés la veille par son rival LVMH, l’entreprise phare du secteur, n’ont pas non plus été à la hauteur des attentes alors que les ventes et les marges ont été inférieures au consensus dans la plupart des divisions clés au deuxième trimestre.
LVMH, qui a perdu 4,66% à la Bourse de Paris mercredi, a entraîné tout le secteur dans son sillage. Hermès, qui doit publier ses résultats jeudi avant l’ouverture des marchés en Europe, a ainsi reculé de 2,07%.
(Reportage Mimosa Spencer ; version française Kate Entringer)
