Hermès éclipse ses concurrents avec un bond des ventes de fin d’année
PARIS (Reuters) – Hermès a fait état vendredi d’une hausse de 17,6% de ses ventes au quatrième trimestre, démontrant la demande robuste des riches clients pour le très haut de gamme dans un contexte plus difficile pour le reste du secteur du luxe.
« On célèbre une année globalement excellente, dans un climat plus détérioré », a déclaré le gérant du groupe Axel Dumas lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.
Le chiffre d’affaires de Hermès pour les trois derniers mois de 2024 s’est élevé à 3,96 milliards d’euros, en hausse de 17,6% à taux de changes constants par rapport à la même période l’année précédente, avec de fortes croissances dans les régions Amériques (+22,3%) et Japon (+22,4%).
La croissance organique a dépassé largement les attentes des analystes, qui anticipaient une hausse de 10% d’après un consensus Visible Alpha cité par UBS.
A la Bourse de Paris, l’action Hermès gagnait 0,78% à 10h39 GMT, à 2.838 euros, après avoir augmenté jusqu’à 4,5% lors des premiers échanges à l’ouverture.
Sur les douze derniers mois, Hermès a grimpé de plus de 30% en Bourse, établissant sa capitalisation boursière à presque 297 milliards d’euros, contre 350 milliards pour son rival LVMH, une des premières capitalisations d’Europe.
Plombé par le ralentissement économique en Chine et l’inflation sur ses autres marchés, le secteur du luxe est confronté à ses plus faibles taux de croissance des ventes depuis plusieurs années, en baisse d’environ 2% au niveau mondial l’an dernier.
Mais avec sa clientèle plus fortunée, Hermès continue à éclipser ses concurrents. LVMH a fait état d’une hausse de 1% de ses ventes au quatrième trimestre quand Kering a vu son chiffre d’affaires reculer de 12%, plombé par les difficultés de sa marque phare Gucci.
« Hermès confirme son statut d’exception, affichant une résilience supérieure à ses pairs », relève les analystes de Midcap dans une note.
« Hermès confirme que pendant le T4, le consommateur de luxe était présent, notamment en Chine, pour les marques avec une dynamique et une exécution solides », soulignent pour leur part les analystes de JP Morgan.
D’après Citi, les résultats trimestriels de Hermès vont probablement mener à un relèvement du consensus pour la croissance en 2025, actuellement attendue un peu au-dessus de 10%.
A moyen terme, Hermès a dit confirmer « un objectif de progression du chiffre d’affaires à taux constants ambitieux ».
DROITS DE DOUANE ET HAUSSE DE PRIX
La division « Maroquinerie-Sellerie », qui représente environ 40% du chiffre d’affaires total du groupe, a connu la croissance la plus forte, de 21,5%.
Elle est très supérieure aux attentes des analystes, qui misaient sur 13%.
Hermès a fait état d’une croissance de 8,9% en Asie hors Japon, son premier marché, en dépit de la baisse de la demande constatée dans la région Grande Chine depuis la fin du premier trimestre 2024.
Axel Dumas a toutefois affirmé qu’il était « trop tôt » pour savoir si la tendance générale se modifiait en Chine, malgré des signes positifs.
Hermès est connu pour contrôler sa production, limitant son augmentation annuelle à environ 6-7%. Son carnet de commandes préserve la marque d’une baisse de la demande, tout en nourrissant sa stratégie marketing misant sur l’exclusivité.
« On n’ajuste pas notre politique de production en fonction des droits de douanes », a répondu Axel Dumas à une question sur l’impact de possibles mesures douanières américaines contre les produits européens.
« On est très attachés à garder notre production où elle est », a-t-il affirmé, citant la France pour la maroquinerie, la Suisse pour les montres et l’Italie pour les chaussures.
Le gérant a déclaré qu’Hermès s’adaptera aux possibles droits de douanes et que ses prix « augmenteront en conséquence ».
Il a précisé que le groupe a augmenté ses prix de 6-7% cette année, pour refléter la hausse des coûts de production avec des variations dépendant des taux de change.
Axel Dumas a par ailleurs estimé qu’Hermès devrait payer un « impôt additionnel de 350 millions d’euros » en France en 2025 lié à la contribution exceptionnelle sur les grandes entreprises prévue dans le budget du gouvernement français pour cette année.
(Rédigé par Florence Loève, avec Mimosa Spencer et Tassilo Hummel, édité par Augustin Turpin et Blandine Hénault)
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