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Grande-Bretagne: La BoE maintient son principal taux directeur à 5,25% avant les législatives

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par David Milliken et Suban Abdulla

LONDRES (Reuters) – La Banque d’Angleterre (BoE) a maintenu jeudi son principal taux directeur inchangé à 5,25%, son plus haut niveau depuis 16 ans, avant les élections législatives du 4 juillet, mais certains responsables de l’institut d’émission monétaire ont déclaré que leur décision de ne pas baisser les taux était désormais « finement équilibrée ».

Le MPC, le comité de politique monétaire de la BoE, a voté à 7 voix contre 2 pour un statu quo sur les taux, conformément aux attentes des économistes dans une enquête Reuters. Le vice-gouverneur de la BoE, Dave Ramsden, et Swati Dhingra, ont été les seuls responsables à se prononcer pour une baisse du coût du crédit, ce qui aurait ramené le principal taux à 5%.

Le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, a déclaré dans un communiqué accompagnant la décision de la banque centrale que la baisse de l’inflation à 2% sur un an en mai constituait une « bonne nouvelle ». Il a cependant jugé prématuré une réduction du loyer de l’argent.

« Nous devons nous assurer que l’inflation restera faible et c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de maintenir les taux à 5,25% pour le moment », a-t-il dit.

Les propos d’Andrew Bailey diffèrent de ceux du mois dernier, lorsqu’il s’était dit « optimiste » sur le fait que les données allaient dans la bonne direction pour une baisse des taux.

Sur les marchés financiers, vers 11h35 GMT, le rendement du Gilt à 10 ans perd 3 points de base, à 4,04%, et celui à deux ans, le plus sensible aux anticipations sur les taux, recule de près de six points de base, à 4,128%.

La livre est en repli de 0,2% à 1,2692 dollar.

L’indice FTSE 100 de la Bourse de Londres amplifie ses gains et progresse de 0,36% contre une hausse de 0,1% plus tôt jeudi.

Le statu quo sur les taux décidé par la BoE contraste avec le décision de la Banque centrale européenne (BCE) qui a commencé à réduire ses coûts d’emprunt ce mois-ci. La Réserve fédérale américaine (Fed), elle, ne devrait pas réduire ses taux avant la fin de l’année, selon les projections de marché.

Les opérateurs de marché estiment jeudi qu’une réduction des taux de la BoE est peu probable avant septembre ou novembre, même si une enquête Reuters auprès d’économistes, publiée la semaine dernière, a montré que la plupart des observateurs s’attendent à une baisse des taux de la banque lors de sa prochaine réunion, le 1er août.

La perspective d’une réduction de taux à cette échéance serait probablement trop tardive pour le Premier ministre sortant Rishi Sunak, dont le parti conservateur accuse un retard d’environ 20 points sur le parti travailliste de l’opposition dans les enquêtes d’opinion.

LA BOE INDIFFÉRENTE AUX LÉGISLATIVES

La BoE a indiqué que l’imminence des élections législatives, prévues le 4 juillet, n’avait pas d’incidence sur sa décision.

La BoE s’attend à ce que l’inflation dépasse l’objectif fixé à mesure que l’effet des baisses passées des prix de l’énergie s’estompera des données annuelles sur les prix. La banque a réitéré ses prévisions de mai selon lesquelles l’inflation devrait se situer autour de 2,5% au second semestre de cette année.

Signe que la banque centrale pourrait se rapprocher d’une réduction des taux, les « minutes » de la réunion de la BoE montrent que la décision de maintenir les taux a été « finement équilibrée » pour certains membres du comité de politique monétaire.

La BoE a déclaré que les indicateurs de persistance de l’inflation – principalement la croissance des salaires et l’inflation des services – s’étaient modérés depuis sa réunion de mai, mais restaient élevés.

Les membres du comité de politique monétaire dont les opinions sur une réduction des taux étaient « finement équilibrées » ont accordé moins d’importance que d’autres à l’inflation des services plus élevée que prévu en mai.

Ils considèrent que ce chiffre reflète une augmentation de près de 10% du salaire minimum en Grande-Bretagne. Selon ces membres, c’est aussi le résultat des augmentations annuelles indexées sur les prix, des facteurs qui, selon eux, ne devraient pas avoir un effet à la hausse aussi important sur l’inflation future.

D’autres membres du MPC ont en revanche jugé prématuré une baisse des taux au regard de la forte inflation des prix des services et de l’accélération de la croissance des salaires à un rythme plus rapide que ne le prévoyaient les modèles économiques.

L’inflation des prix des services a baissé à un rythme moins rapide qu’anticipé par la BoE lors de sa réunion de mai: elle s’est établie à 5,7% au lieu de 5,3%, tandis que la croissance des salaires dans le secteur privé est presque deux fois supérieure au taux que la BoE juge compatible avec une inflation à 2%.

(Rédigé par David Milliken et Suban Abdulla, version française Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey et Blandine Hénault)

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