Forvia confiant pour 2022 malgré l’environnement volatil
(Reuters) – Forvia, l’équipementier automobile né du rachat par Faurecia de son concurrent allemand Hella, s’est déclaré lundi confiant pour 2022, ses nouveaux axes stratégiques devant l’aider à faire face à la pénurie de puces, à la guerre en Ukraine et aux restrictions sanitaires en Chine qui ont pesé sur les résultats du premier semestre.
« Nous sommes confiants que le second semestre nous permettra d’améliorer nos performances du premier semestre et confirmons pleinement nos objectifs pour l’année », a déclaré le directeur général du groupe, Patrick Koller, dans un communiqué.
Vers 12h30, l’action Faurecia grimpait de 7,83% à 18,87 euros.
L’équipementier français compte sur les technologies de l’électrification, de la voiture autonome et du cockpit connecté pour porter sa croissance future, à côté des métiers historiques des sièges et de la dépollution.
La disparition des calandres ajourées sur les véhicules électriques offre aussi de nouvelles possibilités pour intégrer les éclairages apportés par le spécialiste allemand Hella, dont le rachat a été scellé en janvier.
Le groupe a fait état d’un bénéfice opérationnel consolidé de 426 millions d’euros pour les six premiers mois de 2022, soit 3,7% des ventes.
Les analystes interrogés par Visible Alpha avaient prévu en moyenne un bénéfice opérationnel de 436 millions d’euros avec une marge de 4%.
Après deux années de perturbations dues à la pandémie de coronavirus, Forvia est confronté à de nouveaux problèmes d’approvisionnement en raison des restrictions sanitaires en Chine et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Le contexte est particulièrement volatil », a déclaré aux journalistes le vice-président exécutif et directeur financier de Faurecia, Olivier Durand, qui a signalé que le marché a connu de nombreuses périodes marquées par de courtes poussées d’activité avec des interruptions régulières.
Olivier Durand a également dit que Forvia avait cessé ses activités sur la plupart de ses sites en Russie et que le groupe avait comptabilisé 87 millions d’euros de charges exceptionnelles liées à ses activités dans le pays au cours de la période, notamment des stocks et des créances qui n’ont pu être obtenus en raison des sanctions internationales.
L’inflation a eu un impact brut d’environ 500 millions d’euros au premier semestre, a ajouté Forvia, qui a toutefois déclaré avoir réussi à atténuer une partie de ces charges grâce à des politiques contractuelles de répercussion sur les matières premières à hauteur de 80% en moyenne et à des négociations avec les clients.
Le groupe s’attend à ce que ces politiques continuent à atténuer les effets de l’inflation à partir du second semestre.
« Au second semestre, nous prévoyons que ce ratio passera de 80% à 90% », a déclaré Olivier Durand.
Forvia a réalisé un chiffre d’affaires de 11,62 milliards d’euros au premier semestre, ce qui dépasse les estimations de 11,02 milliards des analystes.
En prévision de possible pénuries d’énergie en Europe cet hiver liées au conflit en Ukraine, Faurecia a avancé d’un an la constitution d’un stock de sécurité d’environ 100 millions d’euros « pour sécuriser les approvisionnements ».
Le groupe, qui consomme chaque année environ 20 millions d’euros de gaz et une centaine de millions d’euros d’électricité, prévoit aussi d’acheter de l’électricité solaire produite à travers le monde dans les pays où il est présent, pour une valeur de 7% de ses besoins globaux en électricité, afin de réduire son exposition aux variations de prix et avancer vers son objectif de neutralité carbone.
(Reportage Elena Vardon et Juliette Portala, avec Gilles Guillaume, version française Diana Mandiá, édité par Sophie Louet)