Baisse en vue en Europe, le commerce et le Moyen-Orient inquiètent
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par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse jeudi, les investisseurs étant susceptibles de continuer à se tenir à l’écart des actifs risqués alors que l’accord-cadre entre la Chine et les Etats-Unis sur le commerce est loin d’avoir répondu à toutes les attentes.
D’après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien devrait perdre 0,52% à l’ouverture. Le Dax à Francfort pourrait reculer de 0,81%, tandis que le FTSE 100 à Londres devrait abandonner 0,41%. L’indice EuroStoxx 50 est attendu en repli de 0,74% et le Stoxx 600 en baisse de 0,63%.
Les responsables américains et chinois, réunis durant deux jours à Londres, sont parvenus à un accord-cadre pour désamorcer le conflit commercial qui oppose Washington et Pékin, mais les investisseurs considèrent que cet accord, en l’absence de détails, ne constitue qu’un engagement de façade, selon certains experts comme John Plassard, directeur chez Mirabaud. D’autres soulignent que les investisseurs attendaient des avancées plus substantielles dans le commerce.
« Les marchés avaient beaucoup d’espoir que les Londoniens allaient assister à une avancée majeure et, en fait, tout ce qu’ils ont fait, c’est réaffirmer ce qu’on connaissait il y a un mois », a déclaré Daniela Hathorn, analyste marchés chez Capital.com.
Signe de la défiance du marché, l’indice Stoxx 600 pourrait enregistrer ce jeudi une quatrième séance d’affilée de baisse, tandis que l’indice VIX de la volatilité à Wall Street continue de se tendre, se rapprochant de la barre des 20 points.
A cela s’ajoutent des tensions croissantes au Moyen-Orient avec notamment l’Iran qui menace de frapper des bases américaines dans la région en cas d’échec des négociations sur le nucléaire et de conflit avec les Etats-Unis. L’émissaire spécial américain Steve Witkoff prévoit de rencontrer dimanche à Oman le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, afin de discuter du sujet.
Côté indicateurs du jour, aux Etats-Unis figurent les inscriptions hebdomadaires au chômage qui donneront un nouvel aperçu du marché du travail après la statistique de la semaine dernière qui a montré que l’économie américaine avait créé plus d’emplois que prévu en mai.
Cette dernière statistique, associée à celle des prix à la production (PPI) prévue à 12h30 GMT après l’indicateur des prix à la consommation (CPI) publié mercredi sont des données importantes alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) se réunit la semaine prochaine. Les traders tablent avec une probabilité de 70% sur une reprise de la baisse des taux de la Fed seulement en septembre, selon le baromètre FedWatch de CME Group.
En Grande-Bretagne, on suivra avec attention les chiffres du produit intérieur brut (PIB) pour le mois d’avril.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse mercredi dans un contexte de d’inquiétude sur la situation au Proche-Orient et d’attente de davantage de précisions sur l’accord-cadre sur le commerce entre les Etats-Unis et la Chine.
L’indice Dow Jones est resté quasiment inchangé à 42.865,77 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 0,27% à 6.022,24 points.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,50% à 19.615,88 points.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei reflue de 0,62% à 38.182,67 points, pénalisé par la vigueur du yen qui pèse sur les valeurs exportatrices comme Toyota Motor et Honda Motor. Le Topix, plus large, cède 0,23% à 2.782,13 points.
L’indice MSCI regroupant les valeurs d’Asie et du Pacifique (hors Japon) perd 0,30%.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai grappille 0,07% et le CSI 300 grignote 0,03%, les indices se stabilisant après une chute initiale alors que l’optimisme sur le commerce s’estompe.
LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE:
Le secteur technologique en Europe sera à suivre alors que le groupe américain Oracle a dépassé mercredi les prévisions pour son chiffre d’affaires du quatrième trimestre, dans un contexte de demande croissante pour ses offres « cloud » de la part des entreprises déployant l’intelligence artificielle (IA). L’action Oracle s’envole de 7% dans les transactions hors séance.
CHANGES/TAUX
Le dollar recule de 0,23% face à un panier de devises de référence, à un creux depuis le 22 avril, alors que Donald Trump a déclaré mercredi qu’il serait prêt à prolonger la date butoir du 8 juillet fixée pour des négociations sur le commerce avec la plupart des pays.
L’euro avance de 0,24%, à 1,1514 dollar, à un sommet de sept semaines.
La livre sterling s’échange à 1,3576 dollar, en hausse de 0,24%.
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est stable, à 4,4065%, après un recul de près de six points de base la veille lié au ralentissement inattendu de l’inflation CPI en mai aux Etats-Unis.
PÉTROLE
Le marché pétrolier repart à la baisse jeudi après avoir gagné plus de 4% la veille pour toucher un sommet depuis avril dans un contexte d’inquiétude avec l’Iran qui a fait craindre une perturbation de l’approvisionnement en brut. Les investisseurs évaluent désormais la portée de la décision américaine de déplacer son personnel du Moyen-Orient avant de nouvelles discussions avec Téhéran sur ses activités nucléaires.
Le Brent reflue de 0,42% à 69,48 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,32% à 67,96 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
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