Baisse attendue en Europe après la Fed
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse jeudi dans le sillage de Wall Street alors que la séance devrait de nouveau être dominée par les décisions des banques centrales au lendemain d’un relèvement de trois quarts de point des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).
D’après les premières indications disponibles, le Dax à Francfort devrait perdre à l’ouverture 1,82%, le FTSE 100 à Londres 0,92% et l’indice EuroStoxx 50 1,75%.
La Réserve fédérale américaine a annoncé mercredi une troisième hausse de taux d’intérêt de trois quarts de point de pourcentage consécutive et laissé entendre qu’elle devrait en décider une quatrième d’ici la fin de l’année afin de faire refluer l’inflation.
L’objectif de taux des fonds fédéraux est ainsi porté à 3,00%-3,25%, son plus haut niveau depuis 2008, et les nouvelles projections de la banque centrale montrent qu’il devrait augmenter de 1,25 point de pourcentage supplémentaire d’ici fin décembre, puis culminer à 4,60% en 2023.
Ces nouvelles projections, jugées agressives, ont surpris les investisseurs, surtout les plus optimistes qui avaient dans un premier temps été soulagés par une hausse de taux limitée à trois quarts de point alors qu’un relèvement de 100 points de base était également sur la table.
« La Fed ne va pas s’arrêter de si tôt et il va y avoir une période prolongée de politique monétaire restrictive jusqu’à l’année prochaine au moins », a déclaré Sally Auld, directrice des investissements chez le gestionnaire de fortune JB Were.
Le FOMC (Federal Open Market Committee), le comité de politique monétaire de la banque centrale, a cependant indiqué mercredi ne prévoir aucune baisse de taux avant 2024.
Au Japon, la Banque centrale du pays a conservé jeudi sa politique ultra-accommodante, maintenant l’objectif de taux à court terme à -0,1%, creusant ainsi un peu plus l’écart entre sa stratégie et celles menées par les autres grandes banques centrales du monde.
Les investisseurs attendent désormais les communiqués de politique monétaire de la Banque nationale suisse (BNS), de la Banque d’Angleterre (BoE) et de la Norges Bank (la banque centrale norvégienne), tandis qu’en zone euro la publication vendredi des PMI sur l’activité manufacturière et celle des services devraient leur fournir de nouveaux éléments sur l’évolution de la conjoncture économique.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en nette baisse mercredi, au terme d’une séance nerveuse au cours de laquelle les investisseurs ont tenté de décrypter les dernières annonces de la Réserve fédérale et la prise de parole de son président, Jerome Powell.
L’indice Dow Jones a cédé 1,7%, ou 522,45 points, à 30.183,78 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 66,11 points, soit 1,71%, à 3.789,82 points.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 204,86 points (-1,79%) à 11.220,19 points.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei, qui a touché en séance un creux de deux mois, recule de 0,57% à 27.156,21 points. Le Topix, plus large, reflue de 0,2% à 1.916,94 points à l’approche de la clôture.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai abandonne 0,29% et le CSI 300 cède 0,79%.
TAUX
Sur le marché obligataire, l’écart de rendement entre les bons du Trésor américain papier à dix ans et celui à deux ans se creuse à 56 points, les investisseurs se préparant à une récession. Le rendement du premier s’affiche à 3,5416% et celui du second à 4,1320% sur les marchés asiatiques.
En Europe, le rendement du dix ans allemand a fini à 1,88% tandis que le deux ans est revenu à 1,75%.
CHANGES
Le dollar, en hausse de 0,88% face à un panier de devises de référence, continue de bénéficier à la fois de son statut de valeur refuge et de la remontée des taux d’intérêt américains.
Le yen est tombé à un plus de 20 ans à 145,5 dollar avant l’annonce des décisions de la Banque du Japons.
L’euro, en repli de 0,06%, se traite à 0,9831 dollar.
PÉTROLE
Le pétrole est soutenu par le regain de tensions géopolitiques et les craintes sur l’offre qui prennent le pas sur les inquiétudes sur la demande.
Le Brent prend 0,41% à 90,2 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,37% à 83,25 dollars le baril.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Matthieu Protard)
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