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Au procès Squarcini, Bernard Arnault dit ne pas avoir été au courant de la surveillance de Fakir

PARIS (Reuters) – Le président-directeur général de LVMH, Bernard Arnault, a assuré jeudi devant le tribunal de Paris ne pas avoir eu connaissance d’une surveillance ordonnée par son ancien vice-président Pierre Godé, entre 2013 et 2016, contre le journal Fakir et son fondateur François Ruffin, député (La France insoumise) depuis 2017.

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Son témoignage a donné lieu à des échanges houleux avec les avocats de la partie civile.

Pour cette audience très médiatisée, le PDG du groupe de luxe était appelé à la barre à la demande des avocats de François Ruffin dans le cadre du procès de l’ex-directeur du renseignement intérieur français (2008-2012) Bernard Squarcini, poursuivi pour une dizaine de délits présumés, dont trafic d’influence passif et compromission du secret-défense.

Après son mandat à la tête du renseignement, Bernard Squarcini, surnommé « le Squale », était devenu consultant en sécurité, pour le compte de LVMH notamment. Selon Bernard Arnault, c’est son bras droit Pierre Godé, décédé en 2018, qui avait engagé le policier.

Employé officiellement au titre de la lutte contre la contrefaçon, il aurait recueilli illégalement des informations sur des particuliers, violant les lois sur la protection de la vie privée, et fait notamment surveiller François Ruffin, qui a réalisé en 2015 un documentaire critique sur Bernard Arnault intitulé « Merci Patron! ».

Cette satire, qui a remporté le César du meilleur documentaire en 2017, suit une famille qui a perdu son emploi chez un fournisseur de LVMH.

François Ruffin et des membres du média de gauche Fakir auraient également été surveillés alors qu’ils projetaient de perturber une assemblée des actionnaires de LVMH.

Bernard Arnault, entendu en qualité de témoin, n’est pas l’objet de poursuites. LVMH avait scellé en 2021 une convention judiciaire d’intérêt public avec le parquet pour échapper à des poursuites et réglé dix millions d’euros à cet effet.

ECHANGES TENDUS

Le dossier Squarcini a mis en lumière les pratiques de la société, qui a décliné tout commentaire, pour protéger son image. L’avocate de Bernard Arnault, qui avait été entendu par les juges d’instruction, n’a pas répondu à une demande de commentaire.

« Ce n’est pas à moi de juger ce que M. Godé aurait pu faire. Je n’étais absolument pas au courant », a déclaré le PDG du groupe de luxe devant une salle d’audience comble, ajoutant que la société avait une politique claire en matière de respect de la loi.

« J’imagine qu’il a agi conformément aux règles [de l’entreprise] », a-t-il ajouté, rappelant son statut de « simple témoin ».

Son audition, qui a duré environ trois heures, s’est déroulée dans un climat tendu.

Bernard Arnault s’est montré agacé et cassant envers les avocats de la partie civile et a refusé de répondre à leurs questions qu’il a qualifiées de « débiles » et d' »élucubrations ». Le PDG les a accusés de « l’attaquer », menaçant l’un d’eux de poursuites pour diffamation.

Il a également attaqué François Ruffin à plusieurs reprises, l’accusant de « profiter du procès pour faire la publicité de son dernier film » ou encore de « se faire mousser politiquement ».

Interrogé sur François Ruffin et « Merci Patron! », Bernard Arnault a déclaré avoir vu le film et l’avoir trouvé « très drôle ».

Ce procès expose le milliardaire à un moment où son empire tentaculaire est confronté à un ralentissement de l’industrie et à un remaniement de sa direction. Son fils aîné Antoine Arnault et deux autres cadres du groupe étaient présents jeudi au tribunal.

LVMH avait versé 2,2 millions d’euros à Kyrnos, la société de conseil de Bernard Squarcini, pour des services consistant notamment à rechercher les antécédents de personnes soupçonnées de contrefaçon de produits de luxe.

(Reportage par Juliette Jabkhiro et Mimosa Spencer, rédigé par Dominique Patton, version française Florence Loève, édité par Sophie Louet)

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