Attentisme en vue à Wall Street, tentative de rebond en Europe
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en ordre dispersé lundi à l’ouverture dans l’attente de nouvelles données économiques, tandis que les Bourses européennes tentent un timide rebond à mi-séance après les fortes turbulences de la semaine dernière liées au risque politique en France.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,18% pour le Dow Jones et de 0,10% pour le Standard & Poor’s 500, tandis qu’un gain de 0,09% est attendu pour le Nasdaq. La production industrielle, les ventes au détail, les mises en chantier et les indices d’activité figurent parmi les données attendues dans la semaine aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40, qui a abandonné plus de 6% la semaine dernière, rebondit de 0,31% à 7.526,56 vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax grignote 0,04%, tandis qu’à Londres, le FTSE cède 0,08%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 fléchit de 0,16%, mais l’EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,45% et le Stoxx 600 est pratiquement stable (-0,07%).
La tendance positive en Europe est tirée lundi par les valeurs technologiques (+0,72%), mais la prudence reste de mise, l’indice de la volatilité sur l’EuroStoxx s’affichant au-dessus du seuil des 20 points, à 20,69, en hausse de 4,18%.
Le secteur européen des banques, qui a perdu plus de 8% la semaine dernière, recule encore, de 1,13%, tandis que celui des ressources de base (-1,16%) est pénalisé par les indicateurs chinois qui montrent une croissance de la production industrielle plus faible que prévu en mai.
Les investisseurs sont préoccupés par la situation en France où Emmanuel Macron a convoqué à la surprise générale des élections législatives anticipées qui pourraient déboucher sur une victoire des partis extrémistes, notamment celui du Rassemblement national. Cela se traduit sur les marchés financiers par une hausse du coût de l’assurance de la dette française contre un défaut de paiement (CDS) et un écartement (spread) plus important entre les taux souverains de l’Allemagne et de la France.
« Nous constatons que la divergence entre les actions européennes et américaines devient très claire (…) La France est le pays qui reflète le mieux cette situation en raison des élections anticipées », écrit Daniela Hathorn, analyste marchés chez Capital.com.
« Il y a beaucoup d’indécision et beaucoup de choses que les marchés doivent prendre en compte », ajoute-t-il.
Aux Etats-Unis en revanche, Goldman Sachs a relevé son objectif de fin d’année pour l’indice S&P 500 à 5.600 contre 5.200 précédemment, ce qui représente une hausse d’environ 3,1% par rapport à clôture de vendredi.
VALEURS EN EUROPE
Adidas recule de 3,42% après une information du Financial Times selon laquelle une enquête sur des allégations de corruption à grande échelle en Chine a été ouverte en l’encontre de l’équipementier sportif allemand.
ING avance de 1,49%, le groupe néerlandais ayant annoncé viser une croissance de ses revenus comprise entre 4% et 5% par an jusqu’en 2027.
Topdanmark s’envole de 21,06% après une offre de la part de l’assureur finlandais Sampo (-2,6%) qui valorise le groupe danois à 4,7 milliards de dollars.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, se tend lundi d’environ trois points de base (pdb), à 2,387%, tandis que celui de la France de même échéance, recule d’environ deux points, à 3,1525%. L’écart entre ces deux obligations reste cependant élevé, de 76,14 pdb.
Semblant minimisé le risque d’une fragmentation au sein de la zone euro, des sources ont rapporté à Reuters que cinq responsables de la Banque centrale européenne (BCE) avaient déclaré que l’institution ne prévoit pas de discuter d’un recours à son programme d’achat d’obligations d’urgence. Le chef économiste de la BCE, Philip Lane, de son côté a jugé que les turbulences sur l’obligataire n’étaient pas « désordonnées ».
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix prend 2,5 points de base, à 4,2363% après une baisse de 2,3 pdb vendredi, liée à des données montrant un reflux des pressions inflationnistes.
CHANGES
Le dollar reste ferme lundi face à un panier de devises de référence, autour de 105 points, tandis que l’euro se négocie à 1,0712 dollar, à un plus haut de plus d’un mois, dans un contexte d’incertitudes accrues en France.
La devise européenne a enregistré la semaine dernière sa plus forte baisse hebdomadaire depuis avril, avec un recul de 0,88%.
« Comme les traders veulent des certitudes, cela pourrait ne pas arriver avant le second tour (des élections législatives du 7 juillet), donc la perspective d’une nouvelle baisse des marchés français et européens est réelle », note Chris Weston, responsable d’études chez Pepperstone.
PÉTROLE
Le pétrole recule lundi après des données économiques mensuelles inégales en provenance de Chine, les ventes au détail ayant fortement progressé tandis que la production industrielle est ressortie sous les attentes.
Le Brent reflue de 0,13% à 82,51 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,18% à 78,31 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
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