Atos décroche en Bourse, inquiétudes sur un éventuel projet de nationalisation
PARIS (Reuters) – L’action Atos décroche lundi à la Bourse de Paris, un trader évoquant des inquiétudes relatives à des appels de députés à nationaliser le groupe informatique en difficultés.
A 13h30, le titre Atos recule de 11,31% à 4,1490 euros après avoir cédé jusqu’à 15,1%.
Le député Les Républicains Olivier Marleix a déposé vendredi un amendement dans le projet de loi de finances 2024, actuellement en débat à l’Assemblée nationale, pour « une nationalisation totale temporaire d’Atos ».
« Ce choix est motivé par les menaces d’acquisition de la part de Daniel Kretinsky et les changements majeurs envisagés pour le groupe », est-il écrit dans la motion visible sur le site de l’Assemblée nationale.
« Une fois cette phase temporaire achevée, l’État envisagerait de revendre ces actifs stratégiques à des entreprises françaises. »
De son côté, le député socialiste Philippe Brun a annoncé sur X (ex-Twitter) qu’il proposerait mercredi à la commission des Finances de l’Assemblée nationale « la nationalisation temporaire des activités ‘souveraines’ du groupe Atos, actuellement en cours de démantèlement ».
« Nous ne pouvons laisser une entreprise étrangère prendre le contrôle de ces activités absolument essentielles pour notre indépendance nationale », ajoute-t-il.
Une source au ministère des Finances a déclaré lundi à Reuters que le gouvernement n’envisageait par une nationalisation d’Atos.
En grandes difficultés, Atos a décidé de scinder ses activités historiques de conseil en informatique et celles dans la cybersécurité.
La branche Tech Foundations, regroupant les activités de conseil en informatique, doit être cédée au groupe EPEI de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky.
Le projet est contesté par des actionnaires minoritaires ainsi que certains responsables politiques, provoquant la semaine dernière le départ du président du conseil d’administration.
Le projet dévoilé début août entre Atos et Daniel Kretinsky prévoit que l’homme d’affaires, qui a multiplié récemment les investissements en France, prenne le contrôle de Tech Foundations pour deux milliards d’euros.
L’accord porte aussi sur une participation de 7,5% de Daniel Kretinsky dans la division qu’Atos conserverait, rebaptisée Eviden.
(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution de Danilo Masoni, Michal Aleksandrowicz, Tassilo Hummel, Bertrand Boucey et Leigh Thomas, édité par Kate Entringer)