Après la censure du gouvernement, Barnier doit remettre sa démission
PARIS (Reuters) – Le Premier ministre Michel Barnier doit présenter sa démission au président de la République jeudi, au lendemain de la chute de son gouvernement qui a plongé la France dans une nouvelle phase d’incertitude, tandis que les différentes forces politiques peaufinent leurs stratégies pour l’après.
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Selon plusieurs médias, Michel Barnier présentera sa démission au chef de l’Etat jeudi à 10h00. Emmanuel Macron s’adressera aux Français à 20h00, a déclaré l’Elysée.
En attendant, les stratégies se mettent en place parmi les partis politiques pour tenter de tirer leur épingle du jeu dans le prochain gouvernement, qu’Emmanuel Macron souhaiterait installer rapidement.
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu, dont le nom circule dans la presse comme potentiel Premier ministre, appelle à « tout faire pour que les socialistes se détachent de la France insoumise ».
« J’appelle à ce qu’on puisse tout faire (pour) permettre au Parti socialiste de sortir du chemin dans lequel il s’est mis ces dernières semaines et ces derniers mois (…) il va falloir travailler avec tout le monde (…) il faudra bien discuter », a déclaré Sébastien Lecornu sur RTL.
Du côté du PS, son premier secrétaire, Olivier Faure, demande à Emmanuel Macron de recevoir les chefs de parti qui ont participé au front républicain.
« Je souhaite que cette rencontre puisse avoir lieu dans les meilleurs délais et faire en sorte que nous puissions discuter des conditions dans lesquelles on peut avancer », a revendiqué Olivier Faure sur France inter.
Le chef du PS, contrairement à ses alliés de La France insoumise, n’appelle pas à la démission d’Emmanuel Macron : « Il y avait déjà la folie de la dissolution, on ne va pas continuer avec la folie de la destitution. »
La cheffe de file de LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, a en effet réitéré sur LCI l’appel du groupe à la démission du président pour « sortir de l’impasse politique ».
« La seule manière de sortir de l’impasse politique, c’est que le peuple tranche par les urnes avec une présidentielle anticipée », affirme-t-elle.
Xavier Bertrand, dont le nom circule également comme potentiel Premier ministre, met dos à dos LFI et le RN et appelle, lui, à une large entente.
« Vous ne pouvez pas vous mettre dans la main des extrêmes, il y a suffisamment de démocrates et de républicains », estime le président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France.
INCERTITUDE
La chute du gouvernement de Michel Barnier ouvre une nouvelle phase dans la crise politique déclenchée par la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron au soir des élections européennes du 9 juin dernier.
Le gouvernement français a été renversé mercredi par une motion de censure, fait inédit depuis 1962 qui ouvre une nouvelle période d’incertitude politique majeure, six mois après la dissolution de l’Assemblée nationale.
Le chef de l’Etat, rentré en fin de journée d’un voyage en Arabie saoudite, souhaite désigner cette fois un Premier ministre rapidement, ont déclaré trois sources à Reuters, si possible avant samedi, jour de la cérémonie de réouverture de la cathédrale de Notre-Dame de Paris selon l’une des sources.
Face à une Assemblée fragmentée, Emmanuel Macron avait mis deux mois à nommer Michel Barnier à Matignon.
Sur les marchés jeudi, point de chute marquée mais une attente face à l’incertitude politique. Certains analystes s’inquiètent cependant d’une crise « à petit feu » dans un pays toujours sans budget pour l’an prochain.
Dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi, l’agence de notation Moody’s estime que la censure « aggrave l’impasse politique du pays ».
(Rédaction de Paris, avec Zhifan Liu et Bertrand Boucey, rédigé par Kate Entringer)