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Andrea Orcel, le banquier d’affaires décidé à redessiner le secteur bancaire en Europe

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par Valentina Za et Stefania Spezzati

MILAN/LONDRES (Reuters) – Après avoir pris la tête de la banque italienne UniCredit en 2021, le chevronné banquier d’affaires Andrea Orcel s’est juré de ne pas répéter l’erreur qu’il a vu de nombreux patrons commettre : céder à la pression pour conclure des transactions.

Mais l’opportunité de célébrer un rare mariage bancaire européen transfrontalier, un rapprochement jugé presque impossible par ses amis comme par ses ennemis, est le moment de tout tenter.

Andrea Orcel a ainsi irrité le gouvernement allemand ce mois-ci en achetant par surprise une partie de Commerzbank et en faisant pression pour un rapprochement avec la deuxième plus grande banque cotée d’Allemagne.

Une telle fusion, qui donnerait naissance à une nouvelle grande banque paneuropéenne, est un souhait exprimé de longue date par les régulateurs pour mieux concurrencer les géants de Wall Street mais souvent balayé par les hommes politiques.

« C’est astucieux, audacieux et déterminé. Il n’accepte pas qu’on lui dise non », commente Filippo Alloatti, responsable du crédit financier chez Federated Hermes. Le gestionnaire de fonds est investi à la fois dans UniCredit et Commerzbank.

Sous la gouvernance d’Andrea Orcel, l’action UniCredit a été multipliée par quatre, en faisant une banque nettement plus rentable que son convoité rival allemand. Et ce malgré le poids de la dette italienne.

« Il restait une grande question stratégique : quel sera l’avenir d’UniCredit ? », rappelle Filippo Alloatti. « Nous avons désormais la réponse. »

Le chancelier allemand Olaf Scholz, les membres du conseil d’administration et les employés de la banque qui craignent de perdre leur emploi ont rejeté le plan d’Andrea Orcel le qualifiant « d’attaque hostile ».

Conclure une fusion transfrontalière européenne suffisamment importante pour redessiner le paysage bancaire offrirait à Andrea Orcel une deuxième chance de montrer que des accords bancaires importants et complexes peuvent fonctionner.

L’ancien banquier d’affaires était l’un des architectes de la désastreuse acquisition de la banque néerlandaise ABN Amro par la Royal Bank of Scotland qui s’est soldée par l’effondrement des deux prêteurs lors de la crise financière mondiale. 

Andrea Orcel n’a pas encore engagé de conseils puisque les négociations formelles n’ont toujours pas commencé, a déclaré une personne au courant de la stratégie de la banque.

L’acquisition de 21% de Commerzbank par le biais d’actions et de produits dérivés, sous condition d’accord par la Banque centrale européenne, n’est pour l’instant qu’un investissement financier, a précisé le patron de la banque italienne lors d’une conférence bancaire cette semaine.

L’homme de 61 ans a affirmé qu’il renoncerait à un éventuel accord s’il ne parvenait pas à obtenir ce qu’il voulait : « Ne sous-estimez pas à quel point nous sommes disciplinés », a-t-il prévenu.

Ses premiers pas témoignent pourtant d’une volonté d’aller de l’avant : la réaction négative qui a suivi le dévoilement de la participation initiale de 9% d’UniCredit dans Commerzbank le 11 septembre a provoqué un changement de tactique, rapporte une source proche de la banque. La banque italienne s’est appuyée sur des produits dérivés pour augmenter sa participation après que le gouvernement allemand a annoncé qu’il ne vendrait plus d’actions Commerzbank. Contacté par Reuters, UniCredit a refusé de commenter.

VERS LE SOMMET

Les actuels et anciens collègues d’Andrea Orcel décrivent un style exigeant et toujours en action, en partie à l’origine d’une rotation élevée des cadres supérieurs et des chefs de division chez UniCredit, contrastant avec la stabilité de son grand rival Intesa Sanpaolo .

Le dirigeant a quitté ses fonctions de patron de la banque d’investissement d’UBS en 2018, après s’être impatienté de prendre la tête du groupe bancaire, pour devenir directeur général de Santander. Mais la banque espagnole a retiré sa proposition en raison d’un désaccord sur le salaire. Après une bataille juridique publique, Andrea Orcel a obtenu des millions de dollars de dommages et intérêts.

Les fin connaisseurs d’UniCredit affirment que le dirigeant est extrêmement discret sur ses prises de décision, une habitude prise en tant que banquier d’investissement lorsqu’il ne disait même pas à son employeur ce dont il avait discuté avec les clients, rapporte l’un d’eux.

A son arrivée chez UniCredit, l’homme a surpris en ne distribuant pas de copies papier des présentations projetées durant les réunions, confie un haut placé de la banque à Reuters. 

Au contraire de certains de ses pairs, Andrea Orcel ne cherche pas à nouer des liens avec le monde politique. Au cours d’un événement à Rome la semaine dernière, l’ancien banquier d’affaires a opéré un demi-tour alors qu’il s’apprêtait à aller saluer Giorgia Meloni, présidente du Conseil des ministres, pour s’éviter la queue.

Il a d’ailleurs montré à plusieurs reprises qu’il n’hésiterait pas à contrarier ou à défier ceux qui sont au pouvoir comme lorsqu’il a provoqué la colère de Rome en 2021, en abandonnant à la dernière minute le rachat de la banque publique en difficulté Monte dei Paschi. Plus récemment, UniCredit a contesté la demande de la BCE de réduire ses activités en Russie.

Andrea Orcel s’est « mis dans une impasse » en poursuivant un accord avec Commerzbank au milieu de tant d’opposition mais souhaite laisser une trace, estime néanmoins un proche d’Orcel ayant travaillé à ses côtés.

(Reportage de Valentina Za à Milan et Stefania Spezzati à Londres, avec la contribution de Giselda Vagnoni à Rome, Oliver Hirt à Zurich et Tom Sims à Francfort, rédigé par Tommy Reggiori Wilkes ; version française Bertrand de Meyer, édité par Kate Entringer)

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