Allemagne: L’inflation a ralenti dans plusieurs Länder en mai
par Maria Martinez
BERLIN (Reuters) – L’inflation a baissé dans cinq grands Länder allemands en mai, selon des données préliminaires publiées mercredi qui suggèrent un ralentissement au niveau national.
En Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d’Allemagne, la hausse des prix a décéléré à 5,7%. En Bavière, elle est tombée à 6,1%, dans le Brandebourg à 6,3%, dans la Hesse à 5,9% et dans le Bade-Wurtemberg à 6,6%.
En avril, le taux d’inflation de ces cinq Länder, sur les 16 que compte l’Allemagne, était compris entre 6,8% et 7,6%.
Les données au niveau national seront publiées à 12h00 GMT.
Les économistes interrogés par Reuters avant la publication des chiffres des Länder prévoient un ralentissement de l’inflation à 6,5% sur un an, ce qui serait le niveau le plus bas depuis avril 2022.
Les pressions inflationnistes ont reflué notamment grâce à la mise en place d’un nouveau titre de transport subventionné qui permet d’emprunter tous les transports publics locaux pour 49 euros par mois. Les éléments de comparaison sur un an sont également plus favorables au regard de l’évolution des prix de l’énergie et des denrées alimentaires.
En attendant la publication officielle jeudi des chiffres de l’inflation en zone euro, les données des différents Etats membres du bloc suggèrent que la hausse des prix pourrait avoir reculé plus que prévu en mai, tandis que l’inflation de base devrait avoir baissé. Cela devrait renforcer le camp en faveur d’une accalmie dans la remontée des taux de la Banque centrale européenne (BCE) dans les mois à venir.
« Il est évident que la baisse a été plus importante que ce qui avait été prévu par les analystes et je pense que c’est une bonne nouvelle », a déclaré mercredi Luis de Guindos, le vice-président de la BCE.
La BCE a relevé ses taux d’intérêt de 375 points de base depuis juillet 2022, un rythme inédit pour l’institution, qui a néanmoins laissé entendre ce mois-ci qu’une nouvelle hausse du coût du crédit était prévue en juin.
Alors que plusieurs responsables de la BCE, à l’image de l’Allemand Joachim Nagel et du Néerlandais Klaas Knot, penchent pour des hausses de taux également en juillet, ils sont peu nombreux à se positionner au-delà de cette échéance, arguant que l’évolution de l’inflation, en particulier des prix de base, sera déterminante.
L’inflation de base, qui ne prend pas en compte les prix volatils des denrées alimentaires et des carburants, est restée obstinément élevée ces derniers mois, sous l’effet d’une croissance de plus en plus rapide des salaires dans les services. La tendance actuelle suggère qu’un retournement majeur est improbable avant l’automne.
(Reportage Maria Martinez et Balazs Koranyi; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)