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À l’approche des droits de douane US, les entreprises se préparent à l’incertitude

par David Gaffen

(Reuters) – Le monde des affaires est plongé dans l’incertitude face aux tergiversations de Donald Trump en matière de droits de douane depuis qu’il est entré en fonction en janvier, et les déclarations de mardi n’ont pas de quoi rassurer les entreprises.

Le président américain a annoncé mardi l’imposition de droits de douane de 25% sur ses deux plus grands partenaires commerciaux, le Canada et le Mexique. Selon les économistes, cette décision aura un impact sur les entreprises américaines, qui devront supporter le coût de ces droits de douane.

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Jusqu’à présent, les chefs d’entreprise ont généralement adopté une position attentiste quant aux investissements et aux dépenses après que Trump a changé ses projets à plusieurs reprises depuis son entrée en fonction.

Mais si les déclarations de mardi apportent une certaine clarté, l’histoire ne s’arrête pas là. Donald Trump a déjà promis des droits de douane supplémentaires sur l’Union européenne ainsi que des enquêtes sur les importations de cuivre et de bois. Les représailles promises par plusieurs pays mettent également le commerce mondial en péril.

« L’incertitude continue », a déclaré David Young, cadre chez Conference Board, un groupe d’affaires mondial. « Les décisions sont repoussées et retardées… il y a très clairement un certain degré de paralysie ».

Les chefs d’entreprise ont tenté de rassurer les investisseurs sur leur capacité à atténuer ou supporter les coûts supplémentaires, mais certains ont tout de même exprimé leur frustration quant aux nombreux changements de cap de la Maison blanche.

« En ce qui concerne les droits de douane, je n’en sais pas plus que vous. Les choses continuent de changer tous les jours », a déploré Hilton Schlosberg, co-directeur général de Monster Beverage, lors d’un appel dédié aux résultats du groupe le 27 février.

PERTE DE CONFIANCE

Cette incertitude a sapé la confiance des entreprises et des consommateurs ces dernières semaines, alors que celle-ci avait montré des signes d’amélioration après l’élection présidentielle. L’indice ISM manufacturier, un indicateur majeur de sentiment, a dénoté une forte hausse des anticipations d’inflation en février.

La confiance du consommateur, elle, a atteint un plus bas en huit mois en février, plombée par la possibilité que l’inflation ne se renforce. De grands détaillants tels que Walmart et Lowe’s ont averti d’un ralentissement de la demande.

« C’est l’incertitude qui alimente la peur des consommateurs », a dit Andrew Anagnost, directeur général d’Autodesk, à des investisseurs. « C’est ça que nous devons dépasser. Nous voulons passer à une politique claire… nos clients ne veulent pas avoir à faire face à l’incertitude. »

Lors de son premier mandat, Donald Trump a déjà imposé des droits de douane de 10% sur les biens chinois, auquel il a ajouté 10% supplémentaires ce mardi. Il menace à présent d’imposer des droits d’entrée portuaire sur les navires construits en Chine.

Il a également visé le Canada et le Mexique, qu’il accuse de ne pas avoir tenté de régler le problème du trafic transfrontalier de fentanyl et de l’immigration.

Chaque année, les États-Unis important 900 milliards de dollars de biens depuis le Canada et le Mexique. Les trois pays ont des chaînes d’approvisionnement communes dans l’industrie automobile et un commerce transfrontalier conséquent dans les secteurs industriel, aérospatial, agricole et énergétique.

Les conseillers de Donald Trump ont déclaré que leur objectif était de relancer l’industrie des États-Unis et de réduire le déficit commercial du pays.

« Bien qu’ils soient inflationnistes et puissent être douloureux sur le court terme, les droits de douane seront bénéfiques au marché de l’emploi américain sur le long terme », a commenté Justus Parmar, directeur général de Fortuna Investments.

SOLUTIONS ALTERNATIVES

Certaines entreprises ont mentionné la possibilité de déplacer une partie de leur production aux États-Unis, comme Honda et Pfizer, tout en ajoutant que cela causerait des coûts supplémentaires. D’autres ont pré-commandé des biens avant l’imposition des droits de douane, mais les fournisseurs interrogés par Reuters sont d’avis que cette stratégie ne sera utile que sur le court terme puisque l’évolution de la demande demeure incertaine.

« C’est un énorme gaspillage de ressources », a déploré Pat D’Eramo, directeur général de l’entreprise de pièces automobiles canadienne Martinrea. « Je préférerais largement travailler sur des moyens de réduire mes coûts afin de devenir plus compétitif. »

En Europe, les entreprises se préparent également à faire face aux retombées des droits de douane américains.

Le chocolatier suisse Lindt & Spruengli, qui possède plusieurs usines aux États-Unis, pourrait transférer sa chaîne d’approvisionnement depuis ces usines vers l’Europe et réduire la quantité de produits provenant du Canada afin d’éviter les prélèvements.

« Les volumes que nous obtenons pour le moment au Canada peuvent tous être transférés vers l’Europe », a déclaré son directeur général Adalbert Lechner à des journalistes à l’occasion de la publication de ses résultats annuels.

« Pour l’instant, nous avons un plan B pour éviter ces droits de douane sur le Canada », a-t-il précisé.

Le fournisseur de parts de véhicules et de pneus allemand Continental AG, qui possède des usines au Mexique, a déclaré « surveiller » la situation en matière de droits de douane et de leur impact sur le secteur. Le groupe a l’intention « d’optimiser » sa chaîne d’approvisionnement.

« Nous sommes en discussion avec tous nos clients. Nous ne pouvons pas encore dire si ces droits de douane pourraient nous forcer à déplacer nos lignes de production », a expliqué son directeur financier Olaf Schick lors d’un entretien avec Reuters.

Le groupe possède sept usines au Mexique, dont une va fermer ses portes. Olaf Schick a déclaré que 90% des pneus camion et 50% des pneus voiture étaient produits sur le marché américain, le reste étant importé en grande partie depuis l’Europe, mais aussi depuis l’Amérique du Sud et le Mexique.

(Reportage David Gaffen et Adam Jourdan avec Kalea Hall à Detroit et Seher Dareen à Bangalore; version française Pauline Foret; édité par Augustin Turpin)

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