Ange Ebogo Emerent: Le Dernier accord d’une légende de la musique camerounaise
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La musique camerounaise est en deuil. La légende du bikutsi, Ange Ebogo Emerent, a tiré sa révérence ce jeudi 28 août 2025 à l’âge de 73 ans.
Né le 4 décembre 1952 à Mfou, dans la région du Centre, artiste accompli, guitariste virtuose et vocaliste charismatique, Ange Ebogo Emerent a marqué des générations entières avec sa musique vibrante et son esprit créatif.
Le patriarche de la musique camerounaise a su captiver le cœur des mélomanes avec des hits mémorables. Son titre emblématique « Okon ma KON », qui a obtenu un disque d’or en 1984, est sans doute l’un des sommets de sa carrière. D’autres morceaux comme « Enying Bibouane », « Sita Mengue », et « Folo Folo Mwan » en 1990, qui promeut le planning familial, témoignent de son engagement envers des causes sociales à travers sa musique. En tout, plus de 20 albums ont été produits, chacun reflétant son talent et sa passion pour le bikutsi.
Sa voix unique, saluée par ses pairs, lui a valu le surnom de « La Voix d’Or de la musique camerounaise et africaine ».
Au-delà de ses succès musicaux, Ange Ebogo Emerent était également un chef d’orchestre respecté et un enseignant dévoué. Avec son groupe « Ozima », il a ouvert la voie aux jeunes talents dans les années 80, permettant à de nombreux artistes de se former et de briller. Parmi eux, on trouve Zanzibar, qui deviendra célèbre avec le groupe légendaire « Têtes Brûlées ». Sa capacité à transmettre son savoir et son amour pour la musique ont fait de lui un véritable maître d’école dans le domaine du bikutsi.
« La voix d’Or » a également joué un rôle crucial dans la carrière de plusieurs artistes, dont Ktino, une danseuse qui deviendra à son tour une icône. Non seulement il a contribué à ses arrangements musicaux, mais il a également inspiré son nom de scène, témoignant de son influence indélébile sur la scène musicale.
Bien que son père ait souhaité qu’il embrasse une carrière de footballeur, le lien du sang et la passion pour la musique ont prévalu. Son fils, Tonton Ebogo, a suivi ses traces, devenant lui aussi un instrumentiste de renom dans le monde du bikutsi. Avec sa guitare solo et son talent pour créer des hits, il perpétue l’héritage musical de son père, prouvant que la passion pour la musique se transmet de génération en génération.
La nouvelle a suscité une vive émotion et de nombreux hommages. Sur les réseaux sociaux, les musicien tels que Ayissi Le Duc, Ben Decca.. ont salué la mémoire du « Patriarche » et de « l’Âme de Lumière de la Musique ». Cet hommage, partagé par d’autres acteurs du monde culturel, témoigne de l’impact durable de l’artiste.
La disparition d’Ange Ebogo Emerent laisse un vide immense dans le paysage musical camerounais. Sa contribution au bikutsi et son engagement envers l’éducation musicale resteront gravés dans les mémoires. Les mélomanes et les artistes continueront à s’inspirer de ses œuvres, célébrant ainsi la vie d’un homme dont la passion pour la musique a façonné des générations. Alors que le rideau se baisse sur sa carrière, son héritage ne fera que s’intensifier, rappelant à chacun que, même si une voix s’éteint, la musique a le pouvoir de transcender le temps et de toucher les cœurs pour l’éternité.
« La voix d’or » laisse ainsi derrière lui un héritage musical inestimable.
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