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N’oubliez pas les chrétiens du sud du Liban

Les chrétiens du sud du Liban ont noué des amitiés avec les chiites et ils travaillent avec eux. Malgré les guerres à répétition, ils retrouvent chaque fois le goût à la vie.
Depuis le début de la guerre, de nombreux Libanais ont fui Ain-Ebel et d’autres villages situés à l’extrême sud du pays pour se réfugier plus au nord. Mais sœur Maya, partenaire de la Solidarité Chrétienne Internationale (CSI), a choisi de rester dans cette région où elle dirige une école fréquentée par des chrétiens et des musulmans. Elle prend soin des plus démunis. Malgré tous les dangers, elle n’envisage pas de fuir.

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CSI : Que pouvez-vous dire sur les chrétiens du sud du Liban ?

Sœur Maya : Ils vivent ici depuis longtemps. Ils ont noué des amitiés avec les chiites et ils travaillent avec eux. Dans notre école qui dépend du monastère, il y a aussi toujours eu des chiites et des chrétiens. Malgré les guerres à répétition, ils retrouvent chaque fois le goût à la vie.

Comment se sont passés les derniers mois avant la guerre ?

Ce n’était pas différent des autres régions du Liban. Nous avons été touchés par le Covid-19 et par la crise économique. Ce qui nous inquiétait le plus, c’étaient les départs répétés de la plupart des enseignants qualifiés qui travaillaient dans la région. Bien qu’il y ait de nombreux chômeurs, nous avons du mal à trouver des successeurs expérimentés, car la plupart des Libanais du Sud espèrent pouvoir travailler à leur compte. Malgré cela, nous restions tous animés par notre courage indéfectible… jusqu’à ce que la guerre éclate.

Depuis le 9 octobre 2023, Ain-Ebel et les villages situés à la frontière sud sont en état de guerre. Quelle est la situation actuelle ?

En quelques semaines, 90 % des habitants d’Ain-Ebel ont fui. Nous sommes cent vingt à être restés, mais il s’agissait principalement de personnes âgées. Début 2024, certaines familles sont revenues, car elles ne pouvaient pas s’en sortir à Beyrouth, où le coût de la vie est nettement plus élevé. À l’été 2024, notre village comptait à nouveau mille habitants.

Mais le 1er octobre, nous avons eu quarante minutes pour évacuer Ain-Ebel, avant que le village soit bombardé. Après cet épisode, la plupart des habitants ont définitivement quitté la région. Moi, je reste.

Pouvez-vous continuer à assurer le fonctionnement des classes ?

Oui, mais c’est devenu difficile. Sur les 600 élèves inscrits chez nous à Ain-Ebel, seuls 69 sont restés. Quelques-uns d’entre eux ont été tués, mais les autres ont simplement fui avec leurs parents qui n’envisagent pas de retourner dans le sud du Liban. Il y a aussi plusieurs élèves qui participent à nos cours en ligne.

Actuellement, environ 85 % des parents d’élèves ne peuvent pas assumer les frais de scolarité. Il faut savoir que beaucoup d’entre eux étaient déjà au chômage auparavant et je ne peux pas exiger qu’ils s’en acquittent… mais dans ce cas, je suis incapable de verser le salaire des enseignants.

Quels sont vos besoins les plus urgents ?

Nous sommes en permanence à la recherche de tout le matériel qui permet de faire fonctionner une école, mais nous avons en premier lieu besoin d’aide pour payer les salaires des enseignants et les frais de scolarité. L’école est une structure essentielle pour que les habitants puissent tenir le coup chez nous.

Les choses sont-elles plus compliquées en hiver ?

Oui, car le village est situé à 800 mètres d’altitude. Comme les habitants ont manqué la récolte à cause de la guerre, ils sont démunis et ne peuvent pas se permettre d’acheter du mazout pour se chauffer.

Quel espoir vous anime ?

Nous sommes un peuple chrétien et nous avons confiance : Dieu aura le dernier mot et il veut notre salut. Mais nous souffrons : nous perdons nos maisons et nos institutions. Je ne sais pas si je pourrai continuer longtemps à maintenir cette école qui a pourtant fêté ses cent quarante ans d’existence.

Envisagez-vous de fuir vers le Nord ?

En aucun cas. Notre mission ne se limite pas à l’éducation et à la foi. Elle consiste aussi à aider les plus défavorisés. Si le monastère ferme, les gens vendront leur maison et partiront.

Interview : Peter Fuchs, directeur de CSI-Allemagne

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