Cabral Libii: « La quasi-totalité des églises de réveil au Cameroun sont dans la légalité »
Cabral Libii, député et ancien candidat à l’élection présidentielle camerounaise, a tenu à réagir aux propos du ministre Paul Atanga Nji qui menace de fermer des églises de réveil illégales aux Cameroun.
Cabral Libii Li Ngué dit Cabral Libii, journaliste, député à l’Assemblée nationale camerounaise, ancien candidat à l’élection présidentielle camerounaise et leader du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), est scandalisé par les propos du ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji, qui a menacé de fermeture toutes les églises de réveil qui fonctionnent sans autorisation au Cameroun.
Dans une vidéo postée dans les réseaux sociaux, Cabral Libii exprime son indignation suite aux propos de Paul Atanga Nji à l’endroit des églises évangéliques pentecôtistes du Cameroun.
Dans un premier temps, Paul Atanga Nji a fait un appel judicieux en précisant que seul le président de la République peut par décret autoriser l’existence d’une église au Cameroun.
Il convient de souligner qu’au Cameroun, c’est le régime de l’autorisation qui est contenu dans la loi qui régit le fonctionnement des associations sans but lucratif, notamment les associations religieuses ou cultuelles.
Dans un second temps, le ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji, a tenu des propos menaçants à l’endroit des église de réveil en déclarant que celles-ci devraient commencer à faire leurs bagages avant qu’il ne se penche sur elles.
Cette dernière déclaration est « inadmissible » pour Cabral Libii, qui estime que « la justaposition immédiate des deux propos, le rappel de la loi et le ciblage des églises de réveil, donne l’impression que ces églises de réveil sont illégales, ce qui n’est absolument pas vrai. »
Pour Cabral Libii, « la quasi-totalité des églises de réveil au Cameroun sont dans la légalité. » Il exhorte ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement des églises de réveil à s’intéresser d’abord aux églises beaucoup plus anciennes comme l’Église Catholique romaine et l’Eglise Presbytérienne camerounaise (EPC) dont les paroisses sont implantées partout dans les villages au Cameroun.
Il rappelle que ces paroisses n’ont pas reçu un décret pour exercer ou exister dans votre village. Non, il y a un seul décret qui a été donné à l’église catholique et c’est ce décret qui couvre légalement toutes les chapelles qui sont construites sur toute l’étendue du territoire.
« Je veux même vous étonner en vous disant que les églises dites de réveil sont même les églises qui ont le plus de décrets au Cameroun », a-t-il déclaré.
Cabral Libii a notamment cité l’Église Pentecôtiste Chrétienne du Cameroun, Living Word Fellowship et le Full Gospel Mission parmi les églises évangéliques qui sont autorisées par décret présidentiel au Cameroun.
Chaque église de réveil mentionne bien sur sa plaque le décret qui la couvre. Il ne faut pas être surpris de voir que le nom de baptême de l’édifice qui abrite l’église soit différent du nom de la dénomination elle-même.
Dans la vidéo postée dans les réseaux sociaux, Cabral Libii précise qu’il y a le nom générique que porte tous ceux qui s’inscrivent sous la couverture du décret qui autorise la dénomination.
Il est étonné que le gouvernement camerounais ignore le rôle social que joue les églises de réveil dans un pays où les gens sont désespérés, dans un pays où les médecins font sept ans de chômage après leur sortie d’école, dans un pays où il n’y a plus d’espoir à l’horizon…
« Dans un pays où les gens sont quotidiennement dans la détresse, il n’y a rien d’étonnant que ces gens se retournent vers Dieu », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, les hommes de Dieu des différentes dénominations chrétiennes jouent le rôle de psychologue. Ils méritent d’être remerciés.
« Les églises de réveil jouent un rôle social important », affirme-t-il. S’il n’y avait pas le recours vers Dieu, que seraient devenus les millions de personnes qui fréquentent les églises? Sans les églises, certains hommes seraient devenus des bandits, des agresseurs ou des terroristes.
« Ce n’est pas parce que les églises de réveil ne sont pas autant structurées, n’ont pas de socle de structuration global solide comme certaines autres églises, qu’il faut penser que ces églises sont vulnérables et qu’on peut se lever un matin et les menacer comme on veut. »
Si le ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji, mettait ses menaces à exécution, il y a des Camerounais comme Cabral Libii qui vont s’y opposer.
Au lieu de proférer des menaces, « l’État doit protéger, encadrer et accompagner.
« C’est pour cela que moi je dis ceci : il y a deux choses qu’il faut faire notamment pour les églises de réveil. Il faut les encadrer.
Si moi un jour j’étais à la gestion des affaires, je ferai en sorte que dans ce pays il y ait une forme de certification officielle, une carte pastorale officielle que l’État délivrerait à tous les hommes de Dieu de toutes les obédiences religieuses afin que l’État tienne le fichier des hommes et des femmes de Dieu.
Il il faudrait aussi que l’État veille à la formation de ceux qui encadrent les croyants parce que les églises sont des organisations et il y a un management des organisations. Ça s’apprend; la gestion des organisations, ça s’apprend en lien notamment avec les lois et les mœurs de la République; ça
c’est le rôle que l’État doit jouer. »
Cabral Libii estime que « l’État doit encadrer, accompagner les églises afin qu’elles se structures pour qu’il y ait une meilleure lisibilité de qui fait quoi, de qui est installé où, afin qu’il y ait un meilleur encadrement de la façon dont les uns et les autres vivent leur foi. C’est ce qui est attendu de l’État et c’est ce que moi je ferais. »
Pour Cabral Libii, il faut « une carte pastorale officielle pour tenir le fichier des hommes et des femmes de Dieu de toutes les religions du Cameroun et un encadrement de ces églises, une structuration de ces églises. »
Cabral Libii a présenté son ouvrage « CE QUE J’AI VU », qui contient son projet de société. A la page 51, il est est écrit ce qui suit:
« Si le président de la République et les parlementaires communient avec Dieu, les lois seront naturellement justes parce que conformes aux principes de Dieu. Le service public dans son ensemble, notamment celui de la justice rendu par le magistrat, sera innervé par la loi divine. »
Il souhaite que l’une des chambres du Parlement soit être réservée aux serviteurs de Dieu dignes de ce nom, choisis au sein des monothéismes établis, afin que les principe divins priment à chaque fois.