30 juin 2025Reto Baliarda

Au Pakistan, une chrétienne kidnappée est libérée après sept mois

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Aimen Kashif a été kidnappée alors qu’elle se rendait au travail. Son ravisseur a forcé la jeune chrétienne à l’épouser et à se convertir à l’islam. Quand Aimen est tombée gravement malade, il l’a simplement déposée devant l’appartement de ses parents. Grâce à l’aide juridique de CSI, ce criminel est désormais derrière les barreaux.
Aimen Kashif (19 ans) vit avec sa famille chrétienne dans la grande ville pakistanaise de Lahore. En février 2025, le directeur de CSI-Suisse, Simon Brechbühl, accompagné par la responsable CSI pour le Pakistan, est venu lui rendre visite. « Nous avons emprunté un labyrinthe de ruelles avant d’arriver à destination », raconte-t-il.

Après un accueil chaleureux, Aimen raconte son expérience traumatisante : « En mai 2023, je me rendais à pied dans une école de quartier où je donnais des cours particuliers. Soudain, une voiture s’est arrêtée à côté de moi. Trois hommes m’ont tirée dans la voiture et m’ont droguée. »

Les ravisseurs sont rapidement identifiés

Le soir venu, voyant que leur fille ne rentre pas, ses parents alertent la police, en vain. Peu après, deux jeunes hommes se présentent chez eux : « Ils avaient découvert qui avait enlevé notre fille : Said Khan ».

Aimen raconte : « Said et ses complices m’ont emmenée à Kohat, dans le nord-ouest du Pakistan où ils m’ont forcée à signer un papier. Sinon, ils tueraient mes parents. Je devais aussi me convertir à l’islam. Plus tard, j’ai appris que ce papier était un certificat de mariage. Il a suffi à Said de le présenter aux autorités pour que je sois officiellement mariée. »

Aimen est enfermée seule dans une maison pendant sept mois. Said se rend parfois sur place pour la maltraiter. Quelquefois, il lui apporte à manger. Aimen finit par tomber malade.

Une maladie salutaire ?

Au bout de sept mois, Said se sent serein et il finit par retourner à Lahore avec sa jeune « épouse ». Ils emménagent dans une chambre de la maison familiale. Aimen est traitée comme une esclave.

La jeune chrétienne résiste à sa façon et elle refuse de pratiquer les prières musulmanes. « À la place, je priais sans cesse Jésus de me libérer. » Peu à peu, elle devient si faible que Said doit l’emmener à l’hôpital. Là-bas, il est contraint de donner le numéro de téléphone de ses parents. « C’est ainsi que nous avons appris qu’Aimen était encore en vie et où elle se trouvait », raconte son père.

Comme l’état d’Aimen se dégrade, Said cherche une solution et il se résout finalement à déposer la jeune fille devant la porte de ses parents avant qu’elle meure chez lui et qu’il doive s’occuper des funérailles ainsi que des formalités administratives. Lorsque sa mère ouvre la porte et qu’elle voit sa fille, elle est bouleversée : « J’ai fondu en larmes. Dieu avait enfin exaucé nos prières. »

Son père exulte, lui aussi, mais il tient également à régulariser la situation : il fait appel à CSI qui lui fournit un avocat grâce auquel le « mariage » est invalidé et qui obtient même la condamnation de Said qui croupit désormais en prison.

Reto Baliarda