Plus de la moitié des Arméniens chrétiens du Haut-Karabakh ont fui l’enclave
Plus de la moitié des 120.000 Arméniens chrétiens du Haut-Karabakh ont fui l’enclave pour gagner l’Arménie depuis la prise du territoire par les forces azerbaïdjanaises après une opération militaire le 19 septembre, selon les autorités d’Erevan.
A ce jour, 65.036 chrétiens sont arrivées en Arménie, a déclaré jeudi une porte-parole du Premier ministre arménien Nikol Pachinian, lequel a estimé par la suite que tous les habitants arméniens de l’enclave auront quitté le Haut-Karabakh dans les prochains jours.
La victoire éclair de l’armée azerbaïdjanaise a mis un terme à trente ans de lutte séparatiste dans le territoire autoproclamé indépendant par ses habitants arméniens après la chute de l’Union soviétique en 1991.
Les autorités du Haut-Karabakh ont annoncé jeudi la dissolution de toutes leurs institutions d’ici le 1er janvier, actant la fin de l’existence de la république indépendante, non reconnue par la communauté internationale.
Ruben Vardanian, à la tête du gouvernement séparatiste entre novembre 2022 et février 2023, arrêté mercredi par l’Azerbaïdjan, a été inculpé jeudi de franchissement illégal de la frontière azerbaïdjanaise.
« C’est une des pages les plus sombres de notre histoire », a déclare le père David, un prêtre arménien de 33 ans qui s’est rendu à la frontière avec l’Azerbaïdjan pour accueillir les réfugiés du Haut-Karabakh. « Toute l’histoire arménienne est marquée par les épreuves. »
A la chute de l’URSS, entre 1988 et 1994, le rattachement de l’enclave à l’Azerbaïdjan et la sécession du Haut-Karabakh ont provoqué une première guerre qui a fait 30.000 morts et un million de déplacés, dont plus de la moitié d’Azéris.
A l’automne 2020, Bakou a reconquis une partie du territoire à l’issue d’un conflit de 44 jours puis s’est emparé de sa totalité lors de son opération du 19 septembre. La capitulation des séparatistes a déclenché un vaste exode de la population arménienne craignant représailles et exactions.