Adel et Leyla, un couple chrétien multimillionnaire persécuté au Koweït
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Adel, un multimillionnaire du Koweït, et sa femme Leyla, sont devenus chrétiens avant la deuxième guerre du Golfe. Quand ils ont trouvé la foi en Christ, ils ont été insultés et agressés en tant que «non-croyants».
Adel, vous êtes originaire du Koweït. Aujourd’hui, vous vivez avec votre famille en Occident. Comment cela s’est-il produit?
Ma femme Leyla et moi avons grandi dans des familles très riches et respectées. J’étais un homme d’affaires à succès et j’avais plusieurs entreprises prospères. Lorsque l’armée irakienne a envahi le Koweït au début des années 1990, nous avons dû fuir vers l’Irak, où nous nous sommes cachés durant plusieurs années. Ensuite nos quatre enfants et nous avons vécu en Jordanie dans la pauvreté et sans papiers. Finalement, nous avons pu émigrer en Occident via le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
En Jordanie, vous avez commencé à vous intéresser à la foi chrétienne. Pourquoi?
Nous n’avions pas d’argent et, en tant que réfugiés, nos enfants n’étaient pas autorisés à fréquenter l’école publique. Une voisine nous a dit qu’une église dans le voisinage offrait des cours scolaires gratuits et qu’elle y envoyait ses enfants. Quand j’ai rencontré les chrétiens, j’ai été surpris d’être reçu avec respect et non avec haine. J’ai demandé que mon fils aîné ne participe pas aux cours de religion, mais, dès le troisième jour, il voulait y aller.
J’ai commencé à m’intéresser à la foi de ces chrétiens et j’ai remarqué des différences de plus en plus frappantes entre la Bible et le Coran. Le Dieu d’amour de la Bible est bientôt devenu plus attirant pour moi que l’image punitive du Dieu du Coran. J’ai toujours eu peur d’Allah et de ses jugements. On enseigne à de nombreux musulmans qu’ils doivent aller au djihad pour plaire à Allah.
En décidant de suivre Jésus-Christ, votre femme s’est retournée contre vous. Qu’est-ce qui vous a convaincu de croire en la foi chrétienne?
Le Dieu de la Bible répond concrètement à mes prières. À une occasion, je ne pouvais plus payer le loyer de ma petite boutique et je cherchais désespérément de l’aide. Dans la cour, sous quelques chaises, j’ai trouvé une petite croix et je me suis souvenu de la manière dont les chrétiens priaient quand ils avaient des problèmes. Alors j’ai dit à Dieu: «Si tu m’aides, je saurai que tu vis et je te suivrai.» Peu de temps après, j’ai reçu cent dollars de quelqu’un; c’était plus que ce dont j’avais besoin pour le loyer. Ma femme Leyla m’a alors appelé «incroyant» et a séparé en deux notre appartement d’une pièce avec une couverture. En tant que chrétien, j’ai dû vivre d’un côté de la couverture pour ne pas «contaminer» la moitié de la pièce où vivaient Leyla et les enfants.
Cela a duré six mois. Que s’est-il ensuite passé?
Dans le même temps, la police secrète m’a fait parvenir une citation à comparaître et j’ai été enfermé dans une cellule. Durant huit jours, on m’a interrogé, empêché de dormir et rien donné à manger. La police voulait savoir comment j’avais traversé la frontière jordanienne et elle espérait probablement des informations sur d’éventuels contrebandiers. Soudain, tout s’est déroulé très vite; la porte de la cellule a été ouverte avec précipitation et un gardien m’a dit d’enfiler des vêtements civils. Puis un officier du HCR m’a pris en charge et j’ai été relâché. Leyla m’a dit qu’à cette même période, elle avait lu la Bible en secret et prié Dieu. Plus tard, j’ai appris du fonctionnaire du HCR qu’il appelait tous les jours la police et faisait pression sur elle pour qu’elle me relâche dès que possible, chose exceptionnelle à cette époque. Le HCR nous a alloué trois cents dinars (CHF 420.‒/€ 350.‒) par mois en attendant notre départ, payant aussi l’école pour nos enfants et les soins médicaux. Même si Leyla a vu tous ces miracles, elle ne pouvait toujours pas croire en Jésus. Je lui ai donc dit de prier le Créateur, ce qu’elle a fait. Alors Jésus lui a aussi parlé.
Leyla, comment avez-vous vécu le fait d’avoir eu soudain un mari chrétien et plus musulman?
Pour moi, avec sa Bible, Adel était un «apostat» et une malédiction. Mais j’ai fait le rêve suivant: j’étais morte et des chrétiens m’ont portée sur une planche jusqu’à un lac; avant qu’on me laisse entrer dans l’eau, j’étais enveloppée dans une robe noire et, quand je suis sortie de l’eau, de l’autre côté du lac, j’étais vivante et habillée en blanc.
J’ai demandé à Adel ce que signifiait ce rêve, et il m’a dit: «Les gens sont pécheurs et sont perdus sans le pardon du Christ; c’est la robe noire. L’eau signifie que Jésus nous purifie de nos péchés
et que nous sommes sauvés par lui, d’où la robe blanche.»
Après le rêve, vous avez aussi choisi le Christ. Les conséquences n’ont pas tardé à venir…
Oui. Peu de temps après, ma meilleure amie a frappé à notre porte et m’a dit qu’elle n’entrerait plus jamais dans notre appartement, puisque nous étions tous deux des «incroyants». Elle disait que je devrais bientôt aller mendier en tant que veuve. Quelques jours plus tard, certains de nos amis ont saisi mon mari par le cou et ont menacé de le tuer s’il ne revenait pas immédiatement à l’islam. Ils lui ont tiré dessus et l’ont agressé avec des couteaux. La police a ensuite veillé à ce que nous puissions partir le plus rapidement possible en Occident.
Adel et Leyla vivent aujourd’hui dans un pays occidental et soutiennent les migrants arabophones dans leur intégration. En 2016, leurs familles les ont déclarés «apostats» et les considèrent comme morts. Leurs familles les ont déshérités.
Arabie – Un cheik et sa famille témoignent de Christ from HMK-AEM on Vimeo.