Imran Khan s’engage à aider les chrétiens du Pakistan
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Imran Khan, ancien champion du monde de cricket devenu Premier ministre au Pakistan, a promis de placer les chrétiens persécutés et les opprimés au centre de sa politique nationale. La communauté chrétienne espère qu’il va tenir sa promesse.
Après la large victoire de son parti Mouvement du Pakistan pour la justice (Pakistan Tehreek-e-Insaf, PTI) aux élections législatives pakistanaises du 25 juillet 2018, Imran Khan a été élu Premier ministre par l’Assemblée nationale pakistanaise avec 176 voix favorables, soit quatre de plus que la majorité requise. Sa prestation de serment a eu lieu le 18 août et le 4 septembre, c’est l’un de ses proches et membre fondateur du mouvement, Arif Alvi, qui est élu président de la république.
À la veille des élections législatives, Imran Khan a tenu des discours à caractère islamique. Il a rejeté une révision des lois sur le blasphème qui visent directement les chrétiens, bien qu’il soit indéniable qu’elles ont entraîné de nombreuses condamnations à mort arbitraires et qu’elles justifient régulièrement des lynchages.Lors de son discours inaugural, le nouveau Premier ministre pakistanais a annoncé que les « groupes de population opprimés et les plus faibles ainsi que les minorités » seraient au centre de sa politique.
Imran Khan est parfois vu comme un rigoriste religieux. Il indique lui-même puiser ses références dans l’Islam. En 2018, il officialise son union avec Bushra Manika qu’il désigne comme étant sa « guide spirituelle », ce qui, selon lui, l’éloigne de son passé de « jet setteur » qu’il a vécu avec ses anciennes épouses Jemima Goldsmith et Reham Khan.
Les mois à venir démontreront si la promesse du Premier ministre Imran Khan sera tenue :
Le Premier ministre va-t-il intervenir lorsque des membres du cabinet s’expriment de façon méprisante au sujet des chrétiens ?
Les actes illicites perpétrés contre les minorités seront-ils punis à l’avenir et les minorités seront-elles protégées, contrairement à ce qui se passait au cours des années précédentes où l’on déplore de nombreuses attaques des islamistes contre les églises faisant des dizaines de morts, comme à Quetta, Lahore ou Peshawar ?
Les illustrations diffamatoires des minorités dans les manuels scolaires vont-elles être corrigées ?
Les autorités pakistanaises vont-elles cesser de discriminer les chrétiens, notamment dans leurs offres d’emploi ou dans leur refus de mentionner un changement de religion sur les cartes d’identité ?
Si Imran Khan veut effectivement être un Premier ministre pour tous, il lui faudra également s’occuper de manière critique des lois sur le blasphème.
Les États de droit comme la Suisse sont appelés à s’engager dans un dialogue effectif avec le gouvernement pakistanais sur ce sujet.