Un témoignage chrétien dans le Caucase du Sud
En 301 après Jésus-Christ, l’Arménie a été le premier pays au monde à se tourner vers le christianisme. Au cours de sa longue histoire, elle a survécu à de nombreuses vagues de persécution. Elle a été conquise et reconquise par les grands empires perse, islamique, turc et russe. Pendant la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman a commis un génocide et exterminé plus d’un million d’Arméniens chrétiens. Sous le communisme soviétique, toutes les églises du Haut-Karabakh ont été scellées et de nombreux prêtres ont été envoyés au goulag. Malgré les souffrances endurées, les Arméniens sont restés attachés à leur foi et à leur identité chrétienne.
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Le droit des Arméniens déplacés à retourner dans leur patrie, le Haut-Karabakh, est une condition préalable à une paix durable avec l’Azerbaïdjan. C’est ce qu’ont déclaré une délégation arménienne et de la Solidarité Chrétienne Internationale (CSI) au Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève.
Vartan Oskanian, ancien ministre arménien des Affaires étrangères et actuel président du Comité pour la défense des droits du peuple du Haut-Karabakh, a pris la parole devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève le 8 juillet 2024 pour rappeler que plus de cent mille Arméniens du Haut-Karabakh avaient été déplacés lors de l’attaque de l’Azerbaïdjan en septembre 2023.
Il a demandé à Mme Ashwini K. P., la rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines de racisme, de présenter un rapport au Conseil des droits de l’homme sur le nettoyage ethnique au Haut-Karabakh. Il a, en outre, rappelé la décision de la Cour internationale de justice du 17 novembre 2023, selon laquelle l’Azerbaïdjan doit assurer le retour en toute sécurité de la totalité des personnes déplacées. « Jusqu’à présent, l’Azerbaïdjan n’a pris aucune mesure significative à cet effet », a-t-il rappelé.
Une représentante de l’Azerbaïdjan a réagi en affirmant que les Arméniens du Haut-Karabakh avaient quitté leur pays « volontairement » et que CSI déformait les faits pour induire en erreur le Conseil de l’ONU. Le président de CSI, John Eibner, s’est indigné et a qualifié ces affirmations de « camouflet » à l’égard des droits de l’homme.
Trois clés pour la paix
Le 9 juillet 2024, CSI a organisé un événement parallèle dans le cadre de la 56e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. À cette occasion, Vartan Oskanian, Armine Aleksanian (ancienne vice-ministre des Affaires étrangères du Haut-Karabakh) et l’avocat des droits de l’homme Karnig Kerkonian ont donné trois clés pour une paix durable entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan :
- – Le droit des Arméniens à retourner chez eux, au Haut-Karabakh ;
- – La libération de tous les otages arméniens ;
- – La protection des biens culturels du Haut-Karabakh.
« La population déplacée est fermement résolue à rentrer chez elle. Son droit au retour est une condition préalable à une paix durable », a encore déclaré Vartan Oskanian.
Armine Aleksanian, qui a grandi au Haut-Karabakh, a souligné la nécessité pour la communauté internationale de mettre un terme aux plans de l’Azerbaïdjan visant à détruire l’Arménie. « Il doit y avoir des garanties et des mécanismes internationaux solides pour que l’Azerbaïdjan respecte ses obligations à l’égard de l’ONU », a-t-elle noté.
En ce qui concerne les 23 Arméniens détenus en Azerbaïdjan, elle a demandé qu’une pression internationale soit exercée pour que les otages et les prisonniers de guerre soient libérés.
L’avocat Karnig Kerkonian a estimé que, connaissant le nombre de conflits majeurs qui agitent le monde, il devrait être possible de trouver une solution dans le cas du Haut-Karabakh : « Si nous ne sommes pas capables de résoudre la situation dans le Caucase du Sud, nous ne pourrons résoudre aucun des autres conflits. »
Rolf Höneisen
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