Compte-rendu de la visite des chrétiens protestants suisses au Liban
La visite d’une délégation de l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS) et de l’Entraide Protestante Suisse (EPER) a témoigné des liens et de la solidarité avec la Syrie et le Liban.
Du 18 au 25 avril 2023, une délégation de l’Église évangélique réformée de Suisse EERS et de l’Entraide Protestante Suisse EPER s’est rendue au Liban pour une visite du pays secoué par la crise. Elle a été témoin de l’aide humanitaire apporté quotidiennement par les partenaires de l’Église à des milliers de personnes au Liban, mais aussi en Syrie. Elle a également pu constater que la solidarité avec les pays du Proche-Orient sera vitale à long terme. La délégation était conduite par Rita Famos, présidente de l’EERS, et Walter Schmid, président du conseil de fondation de l’EPER.
Renouveler et renforcer les partenariats: tel était l’objectif de la visite commune d’une délégation de l’EERS et de l’EPER au Proche-Orient entre le 18 et le 25 avril. La guerre et le tremblement de terre en Syrie ainsi que la situation économique désastreuse au Liban ont mis l’existence de millions de personnes en péril. Ces personnes manquent de tout. Les Églises locales leur fournissent une aide essentielle, possible uniquement grâce à la formidable solidarité avec les personnes en détresse et aux dons, entre autres de la population suisse. Les relations de longue date qu’entretiennent l’EERS et son œuvre d’entraide EPER avec les Églises de la région, permettent à leur action de se déployer bien au-delà de leurs propres communautés et d’offrir un soutien substantiel. L’EERS entretient depuis de nombreuses années des relations étroites avec ces Églises réformées, et l’EPER est également active dans la région depuis longtemps. Ces dernières années, elle a développé ses programmes dans les deux pays.
La délégation, conduite par Rita Famos, présidente de l’EERS, et Walter Schmid, président de l’EPER, a reçu beaucoup d’informations de première main sur la situation d’urgence actuelle au Liban – marquée simultanément par les séquelles de l’explosion dans le port de Beyrouth en 2020, l’hyperinflation et les flux de personnes en fuite. Elle a également pu constater l’efficacité des programmes de soutien.
Échanges et visites sur place
Pendant son séjour de huit jours à Beyrouth, le groupe a pu échanger avec un grand nombre de représentantes et représentants des Églises et organisations d’entraide locales. Il a également visité plusieurs projets sur place. Parmi eux, un centre d’aide sociale de l’Union des Églises évangéliques arméniennes du Proche-Orient UAECNE ou encore les écoles du Synode national évangélique en Syrie et au Liban (National Evangelical Synod of Syria and Lebanon NESSL), qui peut, grâce à l’aide de l’EPER, proposer une éducation de qualité à 8500 élèves de confession chrétienne et musulmane et apporter un soutien financier au personnel enseignant. Une école du dimanche, soutenue par l’EPER, a été reliée en direct depuis Alep. Des collaborateurs du « Fellowship of Middle Eastern Evangelical Churches FMEEC » ont présenté à la délégation le caractère holistique du projet mis en œuvre dans dix-sept Églises en Syrie. Comme la délégation n’avait finalement pas obtenu l’autorisation de se rendre en Syrie, les entretiens avec les participantes et les participants du Liban et de Syrie ont eu exclusivement lieu à Beyrouth et dans ses environs. Le groupe a ainsi rencontré Najla Kassab, présidente de la Communion mondiale d’Eglises réformées CMER, ou encore Loïc Sauvinet, envoyé de DM au Liban.
Expertise et crédibilité
L’EERS et l’EPER sont plus que jamais convaincues que la situation actuelle au Proche-Orient nécessite un engagement pérenne des Églises et de l’EPER. Les relations avec les Églises qui s’y trouvent, parfois depuis des siècles, sont un gage de durabilité. L’aide ciblée des Églises partenaires locales, tâche extrêmement complexe dans le contexte actuel, doit être renforcée. L’approche holistique représente une importante valeur ajoutée, car elle permet de répondre aux besoins de toute la population.
Rita Famos déclare à ce propos: «La longue présence des Églises qui jouent un rôle social important leur confère expertise et crédibilité au sein de la population ».
La délégation a été particulièrement impressionnée par sa visite du camp de réfugiés palestinien de Shatila. L’EPER y est active depuis de nombreuses années et met en œuvre des projets humanitaires par l’intermédiaire de son partenaire local Najdeh. « Des personnes âgées y vivent depuis plusieurs décennies sans avoir connu autre chose que l’exclusion, la violence et la détresse, avec des enfants et des jeunes qui n’ont guère de perspectives d’avenir. C’est très déprimant », déclare Walter Schmid.
La délégation a toutefois également relevé à plusieurs reprises des signes d’espoir encourageants, qui permettent à la population de croire en l’avenir malgré la situation désespérée. L’EERS et l’EPER estiment qu’il est important de la soutenir sur ce chemin.
Les membres de la délégation
Rita Famos, présidente de l’EERS
Walter Schmid, président de l’EPER
Ueli Burkhalter, membre du Conseil synodal des Églises réformées Berne-Jura-Soleure
Fritz Schneider, membre du Conseil de fondation de l’EPER
Serge Fornerod, directeur adjoint et responsable des relations extérieures et des œuvres de l’EERS
Marina Dölker, chargée de programme de l’EPER pour la collaboration avec les Églises Europe de l’Est / Proche-Orient
Sebastian Zug, responsable de programme de l’EPER pour l’aide humanitaire en Syrie, en Irak et au Liban
Principales Églises et organisations partenaires
Synode national évangélique en Syrie et au Liban (National Evangelical Synod in Syria and Lebanon NESSL)
Compassion Protestant Society (CPS), organe diaconal du NESSL qui met en œuvre tous les projets de l‘EPER
Union of Armenian Evangelical Churches in the Near East (UAECNE)
Fellowship of Middle Eastern Evangelical Churches (FMEEC)
Najdeh
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