Wirecard doute de l’existence des soldes de trésorerie manquants
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Edward Taylor, John O’Donnell et Neil Jerome Morales
FRANCFORT/MUNICH/MANILLE (Reuters) – Des soldes de trésorerie représentant un montant de 1,9 milliard d’euros que le cabinet d’audit EY (Ernst & Young) a refusé de valider pourraient tout simplement ne pas avoir d’existence, a déclaré lundi Wirecard qui fait face à un scandale d’irrégularités comptables.
L’action du groupe allemand de services financiers, qui a perdu 75% de sa valeur depuis la clôture de mercredi dernier, reculait encore lundi de 38% à 15,80 euros à la mi-journée à la Bourse de Francfort.
Wirecard, qui a repoussé jeudi dernier la publication de ses comptes 2019 faute de leur validation par le cabinet EY, a par ailleurs annoncé le retrait de ses résultats préliminaires 2019, ceux du premier trimestre 2020 et ses prévisions.
« Sur la base d’un examen plus approfondi, le directoire de Wirecard juge probable que les soldes des comptes en fiducie d’un montant de 1,9 milliard d’euros n’existent pas », écrit le groupe dans un communiqué. Ces soldes représentent le quart du bilan consolidé.
La justice allemande a déclaré lundi enquêter sur toutes les infractions présumées commises en lien avec le trou de 1,9 milliard d’euros découvert dans les comptes de Wirecard, sans plus de commentaire.
La Bafin, le gendarme boursier allemand, a pour sa part évoqué un « désastre total » en évoquant la situation de Wirecard.
« C’est un scandale que quelque chose comme cela puisse arriver », a dit le président de la Bafin, Felix Hufeld, en marge d’une conférence à Francfort.
L’agence de notation Moody’s, qui avait abaissé vendredi la note de crédit de Wirecard en catégorie spéculative, a annoncé lundi qu’elle renonçait à sa notation en raison de son incapacité à vérifier les comptes du groupe.
SOUPÇONS SUR DEUX BANQUES PHILIPPINES
Le président du directoire de Wirecard, Markus Braun, a présenté vendredi sa démission et sera remplacé à titre temporaire par James Freis, actuel responsable de la « compliance » de la Bourse allemande Deutsche Börse.
Wirecard a indiqué la semaine dernière que certains éléments des soldes de trésorerie qui présentent des irrégularités donnaient à penser qu’ils étaient « faux » et avaient été transmis « afin de tromper le cabinet d’audit ».
Le groupe avait ajouté que deux banques, bénéficiant d’une note élevée de la part de Moody’s ou de S&P, avaient repris la gestion des comptes en fiducie en 2019.
L’identité de ces deux banques n’a pas été précisé mais deux établissements financiers philippins, BPI et BDO, ont publié un communiqué vendredi assurant qu’ils n’avaient aucun lien avec Wirecard et que les documents les incriminant étaient des faux.
BPI a cependant déclaré à Reuters avoir suspendu un responsable dont la signature figurait sur l’un des documents frauduleux. BDO a dit pour sa part à la banque centrale philippine que l’un de ses responsables semblait avoir fabriqué un faux certificat bancaire.
La banque centrale des Philippines a déclaré dimanche que les soldes de trésorerie manquants de Wirecard ne semblaient pas avoir été enregistrés dans le système financier philippin.
EY a régulièrement approuvé les comptes de Wirecard au cours des dernières années mais a refusé de valider ceux de 2019, confirmant ainsi les irrégularités constatées dans une enquête externe menée par KPMG en avril.
Wirecard étudie plusieurs mesures pour assurer la continuité de ses activités comme des réductions de coûts, une restructuration ou des cessions d’actifs, a indiqué le groupe.
(Avec Kanishka Singh et Bhargav Acharya à Bangalore, Douglas Busvine à Berlin et Joern Poltz à Munich; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
Chère lectrice, Cher lecteur,
Pardon de vous interrompre, mais nous sommes dans le dernier trimestre de l’année 2024 et il sera bientôt trop tard pour nous aider dans cette collecte. Nous vous demandons de repenser au nombre de fois où vous avez consulté Chretiens.com et si vous pouvez donner 1 € au Journal Chrétien. Si chaque personne lisant les publications de ce site donnait 1 €, nous atteindrions notre but en quelques semaines.
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Le Journal Chrétien est au cœur de l'information en ligne.
Seuls 3% des lecteurs font des dons, alors si vous avez donné par le passé et si vous appréciez toujours nos publications, renouvelez votre soutien. Si vous n'avez pas encore décidé, rappelez-vous qu'il n'y a pas de petite contribution, tous les dons aident, qu'ils soient de 1 € ou 100 €.
Vos dons sont déductibles d'impôts
Si vous êtes un particulier résidant en France, vos dons sont déductibles à 66% de votre impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable.Si vous êtes une entreprise française assujettie à l’IR ou l’IS, 60% de votre don au Journal Chrétien est déductible de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 5‰ du chiffre d’affaires. La réduction d’impôts sur le montant excédant ce plafond est reportable sur les 5 années suivant celle du don.
Chaque donateur reçoit immédiatement un reçu fiscal émis par J’aime l’info, une association reconnue d’intérêt général, qui a pour objet le soutien au pluralisme de l’information et la défense d’une presse numérique indépendante et de qualité.