Un touriste français détenu en Iran accusé d’espionnage, selon son avocat
DUBAI (Reuters) – Benjamin Brière, un touriste français arrêté en Iran il y a dix mois, fait face à des accusations d' »espionnage et de propagande contre le système », a déclaré mardi à Reuters l’un de ses avocats.
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« Le dimanche 15 mars, il a été inculpé de deux chefs d’accusation d’espionnage et de propagande contre la République islamique », a dit Saeid Dehghan, ajoutant que son client encourait une peine d’emprisonnement de longue durée.
Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès des autorités judiciaires iraniennes.
L’annonce, le mois dernier, de l’arrestation de Benjamin Brière a coïncidé avec l’offensive diplomatique occidentale qui s’efforce de convaincre Téhéran de respecter à nouveau les termes de l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.
Selon Saeid Dehghan, Benjamin Brière, âgé de 35 ans, a été placé en détention après avoir piloté un drone dans le désert près de la frontière entre le Turkménistan et l’Iran.
« Il est détenu à la prison de Vakilabad dans la ville de Mashhad. Il est en bonne santé, a accès à ses avocats, bénéficie d’une protection consulaire et les responsables de l’ambassade de France ont été en contact régulier avec lui », a ajouté son défenseur.
A Paris, le ministère des Affaires étrangères a déclaré par le biais de sa porte-parole suivre « avec attention » la situation de Benjamin Brière, ajoutant qu’il bénéficiait de « la protection consulaire » et que des « contacts réguliers (sont) maintenus avec lui » via l’ambassade de France à Téhéran.
Interrogée par Reuters, sa soeur Blandine a pour sa part jugé, en larmes, que cela « fait 10 mois qu’il ne se passe rien (…) pour quelque chose qu’il n’a pas fait ».
« C’est complètement grotesque l’espionnage, parce qu’on parle d’un drone qu’il a acheté 100 euros sur internet pour prendre des photos de son voyage », a-t-elle dit. « C’est irréel. Il le dit lui-même, il ne comprend pas ce qui lui arrive. C’est complètement surréaliste. »
« Je veux juste qu’il rentre. Ça fait 10 mois qu’il perd sa vie, on ne sait pas dans quel état on va le retrouver », a-t-elle encore déclaré. « Il a des neveux qu’il n’a pas vu grandir, il est parti à leur naissance, c’est super dur. »
L’avocat Saeid Dehghan a précisé que son client était aussi accusé de « propagande contre le système » pour avoir publié un message sur les réseaux sociaux dans lequel il disait que « le hijab est obligatoire » en République islamique d’Iran, mais pas dans d’autres pays islamiques.
(Parisa Hafezi, avec John Irish et Ardee Napolitano à Paris; version française Jean Terzian, Claude Chendjou et Bertrand Boucey)