Macron défend Darmanin face à la « démocratie d’opinion »
PARIS (Reuters) – Emmanuel Macron a dit mardi respecter la « colère » des féministes tout en défendant le principe de présomption d’innocence concernant le cas particulier du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol.
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Les défenseurs des droits des femmes ont fustigé sur les réseaux sociaux et lors de manifestations la nomination du ministre de 37 ans, qui fait l’objet d’une enquête relancée mi-juin à la demande de la cour d’appel de Paris.
Lors d’une interview à l’occasion du 14-Juillet, le président de la République a dit avoir abordé le sujet « d’homme à homme » sur « la réalité de ces faits et ses suites » avec Gérald Darmanin avant sa nomination au ministère de l’Intérieur.
« Je respecte toujours l’émoi et la colère des causes justes et donc la cause féministe, je la partage, j’en ai fait un fil rouge de ce quinquennat », a dit Emmanuel Macron, affirmant qu’il cèderait « rien » dans la lutte contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité réelle entre femmes et hommes.
Se posant aussi en « garant de la présomption d’innocence », le chef de l’Etat a appelé la démocratie française à « ne pas céder à une émotion constante ».
« Si à partir du moment où quelqu’un est accusé, n’est pas jugé, il devient en quelque sorte la victime d’un jugement de rue ou de réseaux sociaux, parce qu’il y a une émotion – et je peux comprendre cette émotion parce que je partage la cause -, alors s’impose le choix politique et démocratique, de dire ‘celui-ci ou celle-là ne peut pas avoir de responsabilité politique’, notre démocratie change de nature, elle devient une démocratie d’opinion », a poursuivi Emmanuel Macron.
« Pour la France je veux le meilleur de notre pays, je ne veux pas le pire des société anglo-saxonnes », a ajouté le président. « Aussi vrai que je crois à la force des causes justes, je pense qu’aucune cause n’est défendue justement si on le fait en bafouant les principes fondamentaux de notre démocratie ».
(Elizabeth Pineau, édité par Bertrand Boucey)
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