L’arrivée de Kamala Harris au Vietnam retardée par des soupçons de syndrome de La Havane
par James Pearson et Nandita Bose
HANOI/SINGAPOUR (Reuters) – L’arrivée au Vietnam de la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, depuis Singapour a été retardée de quelques heures mardi en raison d’inquiétudes suscitées par la survenue dans la capitale Hanoï d’un « incident de santé anormal » susceptible d’être apparenté au « syndrome de La Havane ».
Kamala Harris a quitté Singapour avec trois heures de retard sur son programme officiel. Dans l’intervalle, l’ambassade des Etats-Unis au Vietnam a publié un communiqué inhabituel attribuant ce retard à « un potentiel incident de santé anormal (intervenu) récemment ».
Cette expression est régulièrement utilisée par les autorités américaines pour décrire le « syndrome de La Havane ». Observé pour la première fois en 2016 chez des diplomates américains en poste à Cuba, cette affection recouvre un ensemble de troubles de type pouvant associer acouphènes, vertiges, nausées, maux de tête et trous de mémoire notamment.
Au total, près de 200 Américains (dont des agents de la CIA) auraient développé des maux comparables notamment à Cuba, en Chine mais aussi en Russie.
« Les services de la vice-présidence ont été mis au courant d’informations concernant un possible incident anormal de santé récent à Hanoï, au Vietnam », a précisé l’ambassade américaine dans son communiqué.
« Après une vérification minutieuse, il a été décidé que la vice-présidente continuerait sa tournée », peut-on lire dans ce document.
Un porte-parole de Kamala Harris a refusé de commenter les raisons du retard subi par cette nouvelle étape de la tournée entamée dimanche par la vice-présidente en Asie du Sud-Est, qui vise à réaffirmer l’engagement de Washington dans la région face aux ambitions expansionnistes chinoises.
Les Etats-Unis, qui considèrent que des faisceaux d’énergie dirigée pourraient être à l’origine du syndrome de La Havane, soupçonnent la Russie d’être derrière ces cas mais Moscou dément toute responsabilité.
(Reportage James Pearson à Hanoï et Nandita Bose à Singapour, avec la contribution de David Brunnstrom à Washington ; version française Myriam Rivet, édité par Marc Angrand)