La Turquie arrête 65 personnes de plus après des manifestations
ISTANBUL (Reuters) – La police turque a arrêté jeudi soir 65 personnes lors de manifestations à Istanbul contre la nomination par le président Recep Tayyip Erdoğan d’un nouveau recteur dans l’une des plus prestigieuses universités du pays.
Faites un don au Journal Chrétien pour nous permettre de produire plus de vidéos comme celle-ci.
Depuis plus d’un mois, les étudiants de l’université de Boğaziçi (université du Bosphore) contestent la décision du président turc, la jugeant antidémocratique.
Les services du gouverneur d’Istanbul ont déclaré que les protestataires avaient enfreint la loi interdisant les manifestations publiques et les rassemblements dans le cadre des mesures destinées à freiner l’épidémie de coronavirus. Ils ont souligné que les personnes détenues jeudi dans le quartier de Kadiköy à Istanbul s’étaient livrées à des actes illégaux.
Selon les autorités, en tout quelque 600 personnes ont été arrêtées depuis le 4 janvier lors de manifestations à Istanbul et Ankara. La plupart d’entre elles ont cependant été libérées.
La Commission européenne a jugé profondément inquiétante la détention d’étudiants « exerçant leur droit légitime à la liberté de réunion ». Elle a ajouté que la pandémie ne devrait pas être utilisée comme prétexte pour faire taire des voix dissidentes.
« Le discours de haine affiché par de hauts responsables contre les étudiants LGBTI lors de ces événements et la fermeture d’une association LGBTI est inacceptable », a déclaré l’exécutif européen.
Les Etats-Unis et l’Onu ont également condamné ces arrestations, dénonçant notamment une rhétorique homophobe de la part d’Ankara, qui a rejeté toute critique considérant qu’il s’agissait d’une ingérence dans ses affaires intérieures.
(Ali Kucukgocmen à Istanbul et Tuvan Gumrukcu à Ankara; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)