La chute des actions s’accentue avec le conflit en Ukraine, l’euro sous 1,10 dollar
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par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue dans le rouge et les Bourses européennes reculent fortement vendredi à mi-séance face à la recrudescence des inquiétudes autour du dossier ukrainien qui favorise les actifs jugés plus sûrs comme l’or et la dette souveraine.
Les contrats à terme sur indices signalent une ouverture en baisse de 0,95% pour le Dow Jones, de 1,11% pour le Standard & Poor’s et de 1,08% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 perd 3,77% à 6.137,88 vers 12h30 GMT, au plus bas depuis avril 2021.
À Francfort, le Dax baisse de 3,77% et à Londres, le FTSE de 3,41%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 2,95%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 3,79% et le Stoxx 600, au plus bas depuis un an, abandonne 3,05%.
Des informations sur la prise par l’armée russe de la centrale nucléaire de Zaporijjia, en Ukraine, ont ébranlé les marchés depuis la matinée. Bien que l’agence internationale de l’énergie atomique ait assuré que la sécurité de la plus grande centrale nucléaire d’Europe n’était pas menacée, l’aversion au risque ne faiblit pas.
« Vous avez un risque d’inflation croissant, vous avez une énorme incertitude sur ce qui va se passer en Ukraine et un président russe qui n’exclut pas les armes nucléaires – c’est une toile de fond assez toxique », a déclaré Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
L’indice de volatilité de l’EuroStoxx 50 prend 15,25% et dépasse 45 points pour la première fois depuis avril 2020.
La publication à 13h30 GMT des chiffres mensuels de l’emploi aux Etats-Unis, traditionnellement très attendus, pourrait n’avoir qu’une incidence limitée sur la tendance.
« Le rapport sur le marché de l’emploi devrait susciter moins d’attention aujourd’hui qu’à l’accoutumée car l’Ukraine domine toujours l’évolution des marchés financiers », a écrit dans une note You-Na Park-Heger, analyste chez Commerzbank.
Il est peu probable que les données sur l’emploi influencent de manière significative la prochaine décision de politique monétaire de la Réserve fédérale, une hausse des taux d’intérêt étant probable, que le rapport soit fort ou faible, a-t-elle ajouté.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, tous les indices sectoriels Stoxx évoluent dans le rouge et lesbaisses les plus marquées affectent le compartiment bancaire (-5,21%) et celui de l’automobile (-4,67%).
« Personne n’achète une nouvelle voiture lorsque les prix des matières premières crèvent le plafond. Les ventes et les marges [des constructeurs] vont être considérablement réduites », a déclaré Michael Hewson, chez CMC Markets.
Michelin chute de 6,27%, au plus bas depuis plus d’un an, après avoir annoncé la mise à l’arrêt de plusieurs lignes de production affectées par des difficultés d’approvisionnement liées au conflit en Ukraine.
Parmi les autres grandes valeurs exposées au marché russe, Société générale abandonne 7,55% et accuse désormais un repli de plus de 40% depuis son pic de la mi-février.
La banque néerlandaise ING recule de 6,08% après avoir annoncé vendredi qu’environ 700 millions d’euros de prêts en cours étaient affectés par les nouvelles sanctions contre la Russie.
TAUX
Le repli sur les actifs jugés moins risqués que les actions entraîne une baisse des rendements sur le marché obligataire. Celui des Treasuries à dix ans chute d’environ sept points de base à 1,7786% après un plus bas du jour à 1,7%.
Son équivalent allemand à dix ans recule de 5,5 points de base, à -0,039%.
CHANGES
Le dollar, profitant également d’achats refuges, gagne 0,59% face à un panier de devises internationales.
L’euro évolue sous 1,10 dollar pour la première fois depuis mai 2020, en baisse de 0,9%. Face au franc suisse, la monnaie unique a atteint un creux de sept ans.
« L’euro est un peu à l’épicentre de l’aversion au risque », a déclaré Neil Jones chez Mizuho.
Compte tenu de la flambée des prix de l’énergie et de la réticence de la Banque centrale européenne à modifier sa politique de taux, « la tendance baissière de l’euro devrait continuer », a-t-il ajouté.
Alors que les marchés monétaires ne s’attendent pas à une hausse de taux de la BCE la semaine prochaine, un relèvement de 25 points de base est attendu de la part de la Fed lors de la réunion de sa réunion de mi-mars, ce que devrait accroître la divergence entre les politiques des institutions.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont à nouveau en nette hausse, les craintes d’une perturbation des exportations russes face aux sanctions de l’Occident l’emportant largement sur la perspective d’un approvisionnement iranien plus important en cas d’accord avec Téhéran sur le nucléaire.
Le Brent gagne 2,02% à 112,69 dollars le baril après avoir atteint la veille un pic depuis mai 2012 à 119,84. Le baril de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 2,57% à 110,44 dollars.
Ils se dirigent vers leur plus forte progression hebdomadaire depuis la mi-2020.
(Laetitia Volga, édité par)