La Cédéao appelle le Mali à nommer un civil comme Premier ministre
ACCRA/BAMAKO (Reuters) – La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a appelé dimanche le Mali à nommer un civil comme nouveau Premier ministre après la désignation vendredi du chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, au poste de président par intérim après un nouveau coup de force à Bamako.
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A la tête de la junte qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, Assimi Goïta a contraint cette semaine à la démission le président de transition Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane, avant de se faire désigner président par la Cour constitutionnelle malienne.
Ce coup de force le place en porte-à-faux avec les membres de la Cédéao, qui ont de nouveau exigé dimanche à l’issue d’une réunion dans la capitale du Ghana, Accra, que le Mali respecte son engagement de procéder à une transition devant s’achever en février 2022 par une élection présidentielle.
Dans un entretien publié par le Journal du dimanche, le président Emmanuel Macron a de son côté brandi la menace d’un retrait des 5.100 soldats français de l’opération Barkhane, disant ne pas vouloir rester « aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition ».
Peu avant le communiqué de la Cédéao, la ministre des Affaires étrangères du Ghana, Shirley Ayorkor Botchway, avait annoncé la suspension de la participation du Mali à l’organisation régionale en réponse au coup d’État.
L’entourage d’Assimi Goïta avait de son côté déclaré plus tôt dans la journée qu’il se rendrait à la réunion de la Cédéao.
Les pays de l’organisation avaient ordonné la fermeture des frontières terrestres avec le Mali après le coup d’Etat l’an dernier, provoquant une chute de 30% des importations du pays, avant que les sanctions ne soient levées en octobre.
(Christian Akorlie et Paul Lorgerie, version française Tangi Salaün et Benjamin Mallet)